Al Namrood, Heen Yadhar Al Ghsaq (shaytan productions, 2014)


Le rock est une expression populaire mondiale. À travers ses divers genres qui ne cessent de muter il touche tous les pays. Le groupe Al Namrood (qui peut se traduire par le non-croyant) est fondé en 2008 en Arabie Saoudite et signe sur le label canadien Shaytan Production. Guitare, basse, boîte à rythme, les éléments metal sont là, mélangés aux instruments et à la culture des membres du groupe. 

Le black metal (ou le death) peut très souvent s'apparenter à une sorte de transe, l'atmosphère est le point central de ces musiques. Les nombreux instruments arabes utilisés par Al Namrood renforcent cette transe et donnent une touche folk métal à ce quatrième album (j'imagine qu'il doit en être de même pour les précédents que je ne connais pas). Le chant lui même n'est pas sans rappeler le phrasé de la musique orientale, en plus sombre et guttural. Une fois accepté le côté cradingue de l'enregistrement (ce qui range plutôt l'album dans la branche black metal de l'arbre touffus du metal) on se prendra à pouvoir fermer les yeux et se laisser transporter dans d'étranges contrées. Impossible de traduire les paroles des chansons. Mais le texte en anglais en page 2 du livret aborde les rapports entre religions, sciences, guerres, vengeance et tribus, et ne semble pas rejoindre le nihilisme qui prévaut majoritairement dans le black métal nordique.
Voilà un disque qui montre, encore une fois, que des genres extrêmement codés peuvent donner naissance à des oeuvres originales et présenter un rock à base d'instruments et de culture autre qu'anglo saxonne sans tomber dans la soupe world music. Remercions au passage The Rocky Horror Picture Show qui nous a glissé cet album entre les oreilles, que son nom soit sanctifié (heu non, justement...).