You're Under Arrest... Raoul à Nantes se souvient de cet air-là.



Raoul n'est pas un garçon. Et Raoul peint. Presque tous les jours. En ce début d'année 2014, Raoul se souvient...


Je me souviens, à l’époque, c'est-à-dire fin des années 80, j’arborais fièrement mon statut estudiantin rennais. J’étais super in love ce qui avait pour conséquence, entre autre, d’exacerber ma fibre poétique et rebelle. Amoureuse et passionnée donc, le tout dans the rock place to be : Rennes.
Donc à cette époque, j’écoutais pieusement Serge Gainsbourg, de préférence dans l’obscurité, et de préférence avec l’âme rêveuse et tourmentée. Et si j’avais pu, j’aurais fumé des Gauloises moi aussi (mais une cavité nasale spécifique ne me donna pas ce plaisir)
Alors quand un soir j’ai eu l’occasion de me rendre à un de ses concerts à la salle Omnisports, celle qui depuis s’appelle le Liberté, vous imaginez l’extase romantico-passionnantico qui s’en suivit !
Ecouter, voir en vrai le grand, l’unique et le beau Serge, de quoi faire frémir n’importe quelle midinette en mal d’émotions fortes. En puis c’était mon tout premier concert. Une sacrée aventure !
Dans la salle, j’ai suivi le mouvement et je me suis retrouvée juste devant la scène, mais quand je dis juste devant, on n’aurait pas pu glisser le moindre 33 tours entre mon corps et ladite scène, fût-il de Serge… Mais peu importe, j’allais toucher (presque) du doigt l’icône romantique et rebelle !!
Il est arrivé. Pas très frais : il était en fin de carrière.
N’empêche, le public, ça l’a surchauffé, les gens se sont tassés et moi, au milieu, ben je suis tombée dans les pommes.
Dès le début. Carrément.
Je suis restée un bon moment avec les pompiers.
Et puis j’ai tout de même retrouvé la salle. A la fin. Honte intergalactique.
Serge Gainsbourg s’est mis à chanter « You’re under arrest ». Et à vomir dans une bassine derrière les rideaux rouges.
Crédibilité du mythe version américaine : zéro.
Crédibilité de la jeune rockeuse en devenir : moins dix

Et depuis, les concerts, c’est pas trop mon truc, mais aujourd’hui encore, cet air-là fleure bon une sacrée bonne époque…