Comme dans un jeu vidéo, chaque passage de porte clôt et ouvre un niveau dans le train appelé Le Transperceneige. Marc Beltrami donne le La à ce huis clos lancé à toute vitesse autour de la terre gelée.
Marco Beltrani, élève de Jerry Goldsmith, est un habitué des films de science fiction et d'action (Scream, Mimic, Resident Evil, Terminator 3, Hellboy...). Le film de Bon Joon Ho tiré d'une Bande dessinée des années 80 (Jean Marc Rochette, Jacques Lob et Benjamin Legrand) est un huis clos lancé à toute vitesse sur des rails qui font le tour de la terre. La diversité des thèmes et des instruments (piano, cordes, cuivres, percussions dont un cymbalum, piano...) permet de croiser la musique du train avec la neige, la dynamique avec l'enfermement. Un morceau comme Requesting an Upgrade rappelle très bien que quand une personne court dans un train à grande vitesse, elle court à plus de 300 kilomètres heures.
Dans ce train qui contient ce qu'il reste de l'humanité, et dont les wagons permettent de compartimenter les classes sociales, chaque porte s'ouvre sur une ambiance et une musique. Chaque action demande son rythme. La musique a une grande part de responsabilité dans le traumatisme que peut engendrer certaines ouvertures. Axe Gang, à l'image des violons de Bernard Hermann pour Psychose, restera longtemps gravé dans les mémoires. Le thème au piano qui se déroule ensuite (Axe Schlomo) atténue-t-il vraiment la violence des images et de leur propos ?