Kevin Gosse est préposé docteur à la critique pour The Rocky Horror Critic Show sur Internet. Il se souvient aujourd'hui d'une petite mélodie...
Je me souviens de cet air... putride, et de l'ambiance que voulait bien indiquer la pochette du dit album appuyée par un titre fleurant bon la décomposition : Slowly We Rot des floridiens Obituary.
De mon passé de metal addict, bon nombre de groupes sont passés à la trappe, le poids des années m'ayant détourné de plusieurs formations mémorables. Et si j'ai depuis élargi au possible le degré de mon ouverture musicale, celle-ci ne s'est pourtant pas faite au détriment d'autres musiques découvertes il y a déjà 20 ans et de genres volontiers extrêmes, comme le veut l'étiquette que l'on colle à telles ou telles formations.
Ainsi il n'y a pas encore si longtemps, pour résumer et défendre mon éclectisme, j'usais non sans un sourire ironique de cette phrase : "j'écoute à peu près de tout, du jazz au death metal, de Trane à Obituary". Ces derniers furent en effet mon billet d'entrée dans ce qui reste l'un des mouvements musicaux les plus bouillonnants que connut la musique underground à la fin des années 1980 - début années 1990.
Je me souviens de cette introduction lugubre, de ce soupir malsain plongeant immédiatement l'auditeur dans la bande son d'un film gore... avant ce choc sonore et cette voix unique et écorchée sortie de nulle part ou plutôt si, d'outre tombe. Pas assez âgé pour découvrir ce disque lors de sa sortie, j'écoutais cinq années après ce premier album culte enregistré par cinq white trash provenant de Tampa. Primaire, urgente, agressive, morbide, leur musique synthétisait au mieux l'abécédaire du jeune death metal. Culte.