Photo : Maryan |
Maryan a l'oeil et l'angle, la preuve se trouve entre autre sur TroisCouleursNoires où elle expose certaines de ses oeuvres. Aujourd'hui elle nous livre un de ses souvenirs musicaux.
L’Angleterre, Manchester premier souvenir de vie, avec mon jumeau et ma grande sœur nous avons appris très vite le sens du mot voyage, on partait depuis tout petits sur cette île mystérieuse où vivait notre père et pas en avion donc le voyage prenait des allures de road movie épique.
Un contraste saisissant avec le gris et le quotidien français, l’été 80 ma grande sœur a besoin de chaussures, mon père nous emmène dans le centre-ville de Manchester, le vendeur de chaussures nous donnera un 33 tours qui restera à jamais collé à l’odeur du cuir, dessus un mélange de groupes, un mix comme en raffolent les anglais à l'époque : Stranglers, Blondie, Billy Idol, Cure, Police… des ovnis dans mon monde d’enfant, monde silencieux en France.
Pour approfondir cette étrange admiration que j’éprouve au son de Deborah Harry, ma belle-mère une femme étonnante, brillante : écrivain, prof de Fac et comme beaucoup d’anglais, sous des allures plissées, presque coincées possède une ouverture sur le monde des arts et de sa jeunesse incroyable, bref elle nous offre l’album tout frais sorti de Blondie cet été là : « Autoamerican »
Album de contrastes et de rythmes, je reste longtemps à l’écouter comme s'il contenait des messages cachés que seuls les adultes pouvaient déchiffrer, et la pochette moitié peinture moitié photo avec cette blonde déjà si sexy , je la dévorais des yeux.
C’est le début d’un grand intérêt à Top of the pops ou je découvre que la musique traduit mes propres sentiments et sans même m’en rendre vraiment compte me réconcilie avec l’histoire de mes parents.
C’est le début d’un monde, d’un mode de vie qui ne me quittera plus jamais.
Blondie « Autoamerican » 1980