Le fantastique, une métaphore
American Horror Story est une série réalisée par Ryan Murphy et Brad Falchuk. Elle est actuellement diffusée sur la chaîne FX et a pour objet une maison hantée. Les fantômes, la maison et les apparitions semblent parfois incarner des désirs et des fantasmes (et pas seulement l'homme habillé en combinaison ou la bonne). Comme chez Stephen King ou Clive Barker, le fantastique peut-être vu comme une métaphore de la folie et/ou du fantasme. Ceci doit fonctionner avec la plupart des histoires fantastiques... je veux dire avec les bonnes histoires fantastiques. Tenir une ambiance proche de l'horreur sur une série me semblait être un pari impossible. Après 8 épisodes, même si on ne se retrouve pas pétrifié sur son fauteuil et que les ressorts (musique, passage d'ombres, sang...) ne sortent pas des cadres habituels du genre, il se dégage une ambiance étrange qui est appréciable.
La maison
Je me disais qu'il ne devait pas être si facile que cela de trouver une belle vieille maison aux USA... Il n'y a pas vraiment de vieilles pierres là-bas, tout au moins pas dans l'architecture. Je me suis trompé. Les allers et venues dans les différentes époques de la maison lui donnent une histoire... je serais tenté de dire une âme. Et c'est une sacrée belle demeure.
De quoi on parle ?
Clairement d'une famille américaine moyenne (peut-être un peu plus aisée que la moyenne) et de la confrontation avec des événements surnaturels qui sont à rattacher aux épreuves que peut vivre une famille (le noyau familial comme unité de survie dans la société est d'ailleurs assez bien représenté, la notion passe bien). Les sujets sont traités avec une pointe d'humour (parfois liée aux événements fantastiques) assez fine. Le scénario de chaque épisode est habilement construit, on ne sait pas trop où l'on va et on en apprend assez à chaque fois pour que la curiosité soit à la fois satisfaite et aiguisée.
Des femmes
Les femmes de cette série sont des personnages multiples et intéressants. Tout un pan de la fiction depuis quelques dizaines d'années casse les rôles trop caractérisés (femme fatale / femme mère / femme faible). Les acteurs jouent tous à un très bon niveau, les rôles principaux (Connie Britton, Taissa Farmiga, Jessica Lange, Frances Conroy, Dylan McDermott...) planent même très haut.