Pas forcément une bonne idée de courir après les légendes de la musique bleue. Au rythme des essuie-glaces je roule vers 5042 Eastthore...
Michel Embareck partage son ticket et nous emmène dans les locaux de Best, chez Gainsbourg, avec AC/DC backstage, Lavilliers ou Alberta Hunter... On traîne, branché sur le 220, avec Little Bob et son rock à la française. Il y a la nostalgie bien sûr parce que ce qui a été n'est plus et que le rock c'est raconter des histoires et se raconter des histoires. Le livre est parsemé de villes et de dates : Mont de Marsan, Kingston, La Nouvelle Orléans, Paris, Memphis, Le Havre... de rencontres et de tranches de vie.
AC/DC tout autant que Motörhead, sonnait différement. À la fois primitif et vicieux. Une dose de cette brutalité idiote qui nous passe les nerfs au bain-marie en jouant de l'air guitar avec une raquette de tennis devant la glace.
Le rock est une communion, une grande messe électrique où les pasteurs n'ont pas d'autres bouquins que ceux de leurs confrères. Voilà aussi ce que capte Michel Embarek et ce dont il cause bien. Les rencontres ne brossent pas les musiciens dans le sens de la légende. Après la lecture, il reste un goût dans l'oreille ; on file écouter Gurf Morlix et on se demande par quel bouquin attaquer l'oeuvre de Crumley et James Lee Burke...
Gurf Morlix, Diamonds To Dust