Hier j'ai croisé un gamin. Il n'avait pas de casque sur les oreilles, il marchait à côté de sa mère et il faisait des gestes de rappeur américain avec sa main droite en bougeant la tête en rythme. Ce geste consiste à placer la main parallèlement au torse, à l'horizontale. Il faut ensuite souder tout les doigts entre eux sauf le pouce puis écarter le majeur et l'annulaire, ce qui dessine un V renversé. On secoue ensuite la main comme si on voulait se débarrasser de gouttes d'eau qui se seraient accumulées au bout des doigts. Ce signe voulait sans aucun doute dire quelque chose dans un ghetto de Los Angeles il y a une vingtaine d'années. Il est arrivé jusque dans le centre de Nantes par le biais de l'industrie musicale et de la télé. En répétant ce geste il communie avec tout un imaginaire. Toutes les tribus musicales ont des codes, des symboles et véhiculent une vision du monde.
La musique, la chanson, fonctionnent alors comme une fiction. Un film, une histoire. Elle propose une vision du monde et, de fait, une partie du monde. En France, cet imaginaire est principalement délivré par l'industrie musicale anglo-saxonne. Il est défini par les genres musicaux qui abordent souvent les même thèmes sous des angles à peine différents : les filles, la révolte, la bagarre.
La musique est devenue une industrie et la marchandise pour se vendre efficacement doit se standardiser à l'aide de codes facilement identifiables. Le Kid - c'est principalement aux Kids que l'industrie musicale s'adresse - doit se sentir à l'aise dans son genre musical. En vérité entre les clips de Twisted Sister et de Chris Brown (voir plus haut) les codes sont à peu de chose près les mêmes. Un produit pour être standard doit être facilement reproductible.
La musique est devenue une industrie et la marchandise pour se vendre efficacement doit se standardiser à l'aide de codes facilement identifiables. Le Kid - c'est principalement aux Kids que l'industrie musicale s'adresse - doit se sentir à l'aise dans son genre musical. En vérité entre les clips de Twisted Sister et de Chris Brown (voir plus haut) les codes sont à peu de chose près les mêmes. Un produit pour être standard doit être facilement reproductible.
Alice Cooper, Hey Stoopid
La musique de Mozart (je prends Mozart, mais c'est un exemple on aurait pu choisir Caldara, Vivaldi ou Beethoven) est elle aussi devenue une marchandise avec ses codes. Mais il me semble qu'il est plus facile de coller divers imaginaires à la fluidité des String Quartet n°15, 17 et 18 de Mozart par le Prazak Quartet (chez Praga Digital). Il y a bien sur des groupes de rock et des musiques populaires qui ne sont pas trop standardisées et dont l'imaginaire est vaste. Reste aussi ce que chacun peut construire dans sa tête en dehors des clips et des pochettes d'albums.
The Dead Weather, The Difference Betweeen Us (Live from Third Man Records)