« Y' a une route, tu la prends qu'est-ce que çà te coûte ? » chante Manset.
Les lacets se succèdent sur celle que l'on prend avec ma chérie, en ce mois d'aôut 2010. Nous sommes sur les terres de celui que les médias proclamèrent un temps rejeton officiel de Manset ou pour les critiques les plus désœuvrées, pâle copie d'une idole.
Entre Aurillac et Saint-Flour, Sandrine et moi traversons le pays de Jean-Louis et je suis presque en pèlerinage. Encore heureux que ma covoiturière apprécie JLM car c'est « Le cours ordinaire des choses », dernier album de Murat, qui emplit en boucle l'habitacle de la fiesta. Je suis en pleine extase. Autour de nous, tous les types de verts habillent la montagne auvergnate, la nature s'impose à l'état presque brut avec les rondeurs et la douceur que lui procurent les vieux reliefs volcaniques. La bande son que j'ai choisie pour nous accompagner me semble idéale et j'ai prévu une étape pour ponctuer cette route. La ville de Murat*.
Aujourd'hui, ce moment me revient avec une violente nostalgie à l'écoute d'une chanson : « Taïga ».
Il y a des instants dont le souvenir laisse une impression d'harmonie presque suspecte. Ce ruban calme et sinueux qui s'ouvre à notre attelage, comme s'il s'ouvrait exprès pour nos vacances. Cette montagne qui nous offre son visage presqu'enchanté tellement il répond à l'image d’Épinal qu'on en a, quand on en est amoureux. Les vacances qui commencent et l'ouverture de tous les possibles que distille en nous ce mot simple et galvaudé. Et bien sûr, comme on peut choisir le vêtement qui répondra à un événement plus sacré qu'un autre, j'ai choisi Murat pour habiller l'instant. « Taïga » conclut « Le cours Ordinaire des Choses » . Si la chanson évoque un autre paysage, si elle est une longue et simple prière du peuple aux éléments, elle est à jamais l'hymne d'un moment à part et personnel. Elle est le souvenir d'une escapade, tous les deux.
Instant heureux et fugitif d'un amour qui passe.
Gwenaël
*Je savais que Jean-Louis Bergheaud avait choisi le pseudo « Murat » parce qu'il avait grandi dans un village auvergnat de ce nom. Mais j'appris après mes vacances que le village en question s'appelle « Murat-le-Quaire » qu'il est situé au nord du Pûy-de-Dôme et qu'il n'est pas celui que j'ai visité.
Pour écouter Taïga il vous suffit de cliquer ici : TAÏGA.