Véronique Sanson chante et quand elle passe dans le registre rauque c’est le frisson ; chanter devient rare dans l’hexagone où on est de plus en plus dans la récitation ou la diction de texte. Les orchestrations variées (rock, blues, tango, salsa) malgré l’usage de quelques chœurs un peu too much sont bien réussies... Véronique est bien entourée et on pense de temps en temps au travail de Bernard Lavilliers. Qu’on me pardonne, la chanson qui va vraisemblablement passer à la radio, a quelque chose des tubes de Johnny Hallyday avec des "ouh-ouh" qui la plombent un peu sur le refrain, mais elle pourra recoudre quelques cœurs. Les paroles parlent des sentiments, c'est l'axe thématique principal de l'album qui se tient bien. La nuit se fait attendre délicieusement érotique, tout en restant très soft ; Tout dépend d’elle est vraisemblablement une chanson sur la mort ; Je veux être un homme, immédiatement assimilable pourra se chanter en déambulant sur les trottoirs de la ville ; Cliques-Claques apporte une vision de l’amour que l’on croise pas si souvent quoi qu’une des chansons de Nirvana abordait déjà un peu le sujet (remettez donc On a plain sur la platine) ; vous pourrez pleurer sur Juste pour toi, une chanson décalée sur un jazz qui roule façon New Orleans. Si toutes les saisons et Yayabo apportent une bouffée d’air frais. Mélanger excision et burqa sur Vol d'horizons est assez malhabile, du genre tous dans le même sac et le sac à la flotte. Dommage, l'orchestration est bonne... Pas bô, pas bien pourra avoir un heureux effet décomplexant et (Plusieurs Lunes) renferme aussi un bon blues rock francophone. Je me fous de tout, une chanson qui donne envie d’aller manger du bitume, cap au Nord ! Et le morceau en anglais, Say My Last Goodbye, une chanson de son fils Christofer Stills et en duo avec lui est une réussite. L'album s'impose petit à petit, passé 60 ans pour elle, 34 ans pour moi, Véronique Sanson, c'est plutôt classe.
Véronique Sanson, La nuit se fait attendre