Nos fantastiques années fric, Dominique Manotti


Du titre, Nos fantastiques années fric, au style qu’on ne présente plus, en passant par l’histoire tellement plausible qu’elle est réelle, tout est enthousiasmant dans ce roman. Ma seule réserve viendra du personnage de Noria, la jeune enquêtrice du 9e arrondissement de Paris, un poil trop prévisible dans son tableau d’ensemble : son passif familial, son envie d’exister, son opiniâtreté et le fait que ce soit forcément elle qui règle certaines énigmes de l’enquête.

Pour le reste, cette mise en lumière de la collusion entre politique, finance, industrie se lit d’une traite, on n’est même pas stupéfaits de ce qu’on a fini par s’habituer à constater chez beaucoup d’hommes de pouvoir. Prises de profits, abus de positions... L’intégrité se fait rare et l’espoir viendra d’un homme des RG. Dominique Manotti revient sur les années 80, Mitterrand, le Liban, les écoutes de l’Elysée, les tractations en coulisse. 30 années ont passé et on se dit que tout est juste pareil, en un peu plus pire.

Dominique Manotti, Nos fantastiques années fric, Rivages/Noir, 2003, 7 euros 40, 242 p.