Je ne sais plus qui avait fait une super recommandation pour ce roman, classé comme une référence, un genre de truc à part à la Série Noire. Bon... c’est un roman totalement Série Noire, avec des gangsters, des quiproquos et des personnages hauts en couleurs. Pour commencer il y a ce jeune dealer Noir, Harold Jenks, qui se met en tête de changer de vie en profitant de la mort d’un autre Noir qui a trimé dur pour s’inscrire à l’Université, avant de périr par mégarde sous la lame d’un des potes d’Harold.
C’est ainsi que l’univers de la fac, de ses profs tous un peu frappés, de ses étudiants aspirants poètes, se trouvé dynamité par la venue d’Harold, poursuivi par un trafiquant fan de mode et un détective désireux de se faire du fric en récupérant un lot de cocaïne. C’est un peu potache, parfois vraiment drôle, à l’exception de deux scènes très réussies qui contrastent fortement avec le reste par leur brutalité et leur noirceur. Ces personnages tous malheureux ou en décalage dans leur vie essaient de trouver une voie et le constat final n’est pas glorieux. Poésie à bout portant plombe derrière une façade humoristique mais il manque à l’ensemble un quelque chose qui lui donne plus d’impact.
Victor Gischler est scénariste pour Marvel et a écrit de nombreux romans. En France a aussi été publié La cage aux singes, toujours à la Série Noire.
Victor Gischler, Poésie à bout portant, 2006, Série Noire, 19,50 euros, 347 p.