Chateau Marmont, Solar Apex, institubes, 2008


"Je vois Douve étendue. Au plus haut de l'espace charnel je l'entends bruire. Les princes noirs hâtent leurs mandibules à travers cet espace où les mains de Douve se développent, os défaits de leur chair se muant en toile grise que l'araignée massive éclaire."

Du mouvement et de l'immobilité de Douve, X, Yves Bonnefoy, Mercure de France, 1978

Si j'ai acheté ce disque c'est parce que la pochette m'a fait penser à Du mouvement et de l'immobilité de Douve du poète Yves Bonnefoy. Je suis passé 3 ou 5 fois devant à quelques jours d'intervalles et à chaque fois l'ambiance de Douve s'est pointée dans ma caboche avec ses crénaux, son lierre, son corps changeant, ses fêtes... Du point de vue des claviers les quatre morceaux qui composent l'EP Solar Apex sonnent comme une musique de film érotique des années 70. On pourra aussi penser au tube Pop Corn et rester dans le ton. Un côté Supercopter au ralenti tourne sur Solar Apex le premier morceau de la face B. Plus tard, quelques coups de laser se pointent, façon début de l'invasion des dessins animés japonais. Les deux morceaux chantés (Diane et Anything & Everywhere) sonnent un peu pop rentre dedans. Le tout est très... symphonie synthétique grandiloquente et un brin de nostalgie hante la chose. Je connais quelqu'un qui aurait dit comme ça : "Et il compose ça tout seul, dans sa chambre en autodidacte ?" et bon sang va-t'en répondre qu'ils sont 4 après ça... Qu'à cela ne tienne, la touche nostalgique dans les sillons de Chateau Marmont peut coller, de loin, au texte de Bonnefoy... Douve dans l'espace ? M'est avis qu'il faut juste trouver le moment qui correspond pour poser Solar Apex sur la platine.

"Parée pour une fête dans le vide
Et les dents découvertes comme pour l'amour". (1)



Chateau Marmont, Solar Apex



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(1) extrait Du mouvement et de l'immobilité de Douve, XI, Yves Bonnefoy, Mercure de France, 1978.