Tommaso Pincio, Un amour d'outremonde, Denoël, Lunes d'encres, 2003


Vous vous en souvenez sans doute c'était au début des années 90, trois gars sont venus donner un coup de la latte dans l'industrie du disque et la musique. Parmi eux il y en avait un qui s'appelait Kurt Cobain ; il est mort. Il nous a laissé une poignée de chansons, un voix éraillée - un cri, même quand il murmurait - et il a servi de catalyseur à pas mal de maux de notre génération. Ce sentiment diffus qui fait dire "oui c'est ça, c'est comme il dit, c'est ça que je ressent." Kurt Cobain et ce qu'il a catalysé sont au centre du roman de Tommaso Pincio. Construit comme la biographie forcément imaginaire d'Homer Alienson Un amour d'outremonde plante une ville morne et pluvieuse peuplée de boeufs avec le mal de vivre et l'apathie, la douleur et la drogue et cette sensation que ce monde autour n'est pas le vôtre. On croisera aussi les références de cette époque, celle de l'empire américain, Star Trek, Laura Palmer, Les Body Snatchers... et quelques pages particulièrement réussies sur la lecture. Tout ça est écrit avec style et débouche sur la multitude à la manière dont l'envisage Italo Calvino (1).


Une interview de Krist, Dave et Kurt.




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(1) dans Italo Calvino, Leçons américaines, Gallimard, 1989