Il semble bien que Luc Cloche ait été quelque peu indiscipliné durant sa jeunesse, les choses ont-elles changé ?
Ah, et bien écrire un bon vieux souvenir, ou une bonne vieille rédaction du style « Racontez, un moment de musique qui vous a marqué » cela remue des vieux casses-têtes où il fallait se dévoiler, en brut ou en nuances pour choper une note potable...
C'est terrible d'y retourner, à moins de partir dans la franche rigolade, vous savez, celle du plaisir d'une bonne vielle frasque, ou du moins, fait-on semblant (?) de la croire ainsi.
C'est comme cela, qu'avec les copains en 64 ou 65, on a contourné les consignes du prof d'Allemand, qui pour le dernier cours avait autorisé un Tépaz, et de la musique, à condition qu'elle soit aussi douce et mélodieuse que la langue de Goethe...
Terrible, à doubler, alors, comme j'étais bon en dessin, avec quelques congénères, on a immaginé le coup du siècle, ou au moins de l'année :
Cela consisterait à fabriquer l'étiquette d'un 45 T, et de le glisser dans la pochette de la chanson du « Roi des Aulnes » (Erlenkoenig), afin de la coller sur un disque bien yéyé, afin de réussir à le faire passer.
Une fois réalisée, avec de belles lettres gothiques dans le plus pur style classique, et après avoir écouté quelques mélodies ad-hoc, pour endormir toute méfiance, je lui présentais la pochette en lui sortant le disque prétextant avoir refait l'étiquette qui ne me plaisait pas.
Comme prévu, il eu quelques doutes, il a regardé l'autre face du 45 T, et voyant un graphisme identique, il accepta de le mettre sur la face proposée...
Toute la classe étant dans le coup, chacun y allait de son commentaire sur les choix de musique imposés, et lorsque les premières notes ont commencé à venir, tout le monde a haussé le ton.
Dans ce joyeux brouhaha, notre prof d'Allemand n'a pu comprendre tout de suite ce qui se passait.
Il faut dire qu'il était un peu (juste un peu) dur d'oreille.
Mais lorsqu'il eut réalisé notre subterfuge, il était trop tard pour réagir, devant 24 élèves en jean, chausettes noires tennis blanches et chemise avec boutons au col qui hurlaient: « Eh regarde un peu, celle qui vient...on la dirait vraiment faite pour moi...mais tout ceci ne m'empêche pas de penser...cette fille là, mon vieux elle est terrible.»
Je ne sais pas s'il a bien compris que, au volant de notre vieille « Citron » nous « inviterions la belle fille à monter dedans », mais pour nous cela allait de soit, bref cela a été un joyeux bazar ponctué par cette ritournelle : « Elle est terrible ! »
Ce n'était qu'un début, à la rentrée suivante, ayant quelque peu muri, avant l'heure, et avec les autres élèves du bahut, nous montions un syndicat lycéen qui eut voix au chapitre.
Mais là je ne pense pas qu'il y ait eu de relation de cause à effet, si ce n'est au travers de notre complicité.
Luc Cloche
Lycée Porte océane, le Havre 64 ou 65
Elle est terrible par Johnny Halliday
Johnny Halliday, Elle est terrible
C'est terrible d'y retourner, à moins de partir dans la franche rigolade, vous savez, celle du plaisir d'une bonne vielle frasque, ou du moins, fait-on semblant (?) de la croire ainsi.
C'est comme cela, qu'avec les copains en 64 ou 65, on a contourné les consignes du prof d'Allemand, qui pour le dernier cours avait autorisé un Tépaz, et de la musique, à condition qu'elle soit aussi douce et mélodieuse que la langue de Goethe...
Terrible, à doubler, alors, comme j'étais bon en dessin, avec quelques congénères, on a immaginé le coup du siècle, ou au moins de l'année :
Cela consisterait à fabriquer l'étiquette d'un 45 T, et de le glisser dans la pochette de la chanson du « Roi des Aulnes » (Erlenkoenig), afin de la coller sur un disque bien yéyé, afin de réussir à le faire passer.
Une fois réalisée, avec de belles lettres gothiques dans le plus pur style classique, et après avoir écouté quelques mélodies ad-hoc, pour endormir toute méfiance, je lui présentais la pochette en lui sortant le disque prétextant avoir refait l'étiquette qui ne me plaisait pas.
Comme prévu, il eu quelques doutes, il a regardé l'autre face du 45 T, et voyant un graphisme identique, il accepta de le mettre sur la face proposée...
Toute la classe étant dans le coup, chacun y allait de son commentaire sur les choix de musique imposés, et lorsque les premières notes ont commencé à venir, tout le monde a haussé le ton.
Dans ce joyeux brouhaha, notre prof d'Allemand n'a pu comprendre tout de suite ce qui se passait.
Il faut dire qu'il était un peu (juste un peu) dur d'oreille.
Mais lorsqu'il eut réalisé notre subterfuge, il était trop tard pour réagir, devant 24 élèves en jean, chausettes noires tennis blanches et chemise avec boutons au col qui hurlaient: « Eh regarde un peu, celle qui vient...on la dirait vraiment faite pour moi...mais tout ceci ne m'empêche pas de penser...cette fille là, mon vieux elle est terrible.»
Je ne sais pas s'il a bien compris que, au volant de notre vieille « Citron » nous « inviterions la belle fille à monter dedans », mais pour nous cela allait de soit, bref cela a été un joyeux bazar ponctué par cette ritournelle : « Elle est terrible ! »
Ce n'était qu'un début, à la rentrée suivante, ayant quelque peu muri, avant l'heure, et avec les autres élèves du bahut, nous montions un syndicat lycéen qui eut voix au chapitre.
Mais là je ne pense pas qu'il y ait eu de relation de cause à effet, si ce n'est au travers de notre complicité.
Luc Cloche
Lycée Porte océane, le Havre 64 ou 65
Elle est terrible par Johnny Halliday
Johnny Halliday, Elle est terrible