Voici un nouvel auteur chez Gallmeister, un qui s’attache autant à ses personnages qu’à leur lieu de vie, ici l’Etat du Wyoming jouxtant le Montana de Crumley, dans le grand Ouest américain.
Prenons contact avec Walter Longmire, shérif de la ville de Durant, plus tout jeune, assez déprimé par la mort de sa femme et l’éloignement avec sa fille. Classique dans les faits, mais souligné par une façon d'écrire, de mener l’histoire, de la poser dans un environnement... une alchimie réussie, qui ne donne aucune envie de lever le nez de ce chouette voyage. En plus, Craig Johnson possède un humour fort-à-propos, présent comme il faut au long des 400 pages. Il y a donc ce shérif dans sa petite ville et cet immense paysage de montagnes, et puis la Réserve indienne. Les chasseurs, comme Omar l’énigmatique, le seul à viser juste à 400 mètres avec une vieille carabine. Et le pote de Walt, Henry l’Indien surnommé l’Ours. Le bar qu'il tient est signalé par une enseigne de poney rouge clignotant. « Henry, c’était le chien qui refusait de rester sous le porche. » Bien sûr une femme viendra perturber notre shérif, dans une histoire qui tend vers le noir bien plus que l'eau de rose.
Craig Johnson y va à l’économie de description des sentiments ou pensées. Il est plutôt de l'école "des faits, rien que des faits". Le lecteur fait son propre chemin dans ce qui est pour lui, français bien loin de ce vaste paysage, un nouveau monde. Il devient un habitant de Durant. Il en oublie presque cette histoire d’enquête sur le meurtre de jeunes garçons, lié au viol d’une jeune indienne deux ans auparavant. Il est avec Walt, dans sa vie, avec ses co-équipiers, avec en main la fameuse Carabine des Morts, entouré des fantômes des Vieux Cheyennes, perdu dans les montagnes... et puis l’auteur nous rappelle que, quand même, il nous raconte depuis le début une histoire policière, avec son retournement final. La souffrance et la vengeance ne sont pas loin. Une note noire qui laisse Walt dans sa maison en chantier inachevé, à l'image de son état moral précaire. On est assez pressé de retourner voir comment il va.
Je vous laisse avec ces quelques mots échangés par Henry et Walt.
« - Les pères fondateurs disaient que l’équitation favorise la digestion. - Quels pères fondateurs ? - Les miens. Les tiens n’avaient même pas de chevaux avant d’en voler aux Espagnols... »
Prenons contact avec Walter Longmire, shérif de la ville de Durant, plus tout jeune, assez déprimé par la mort de sa femme et l’éloignement avec sa fille. Classique dans les faits, mais souligné par une façon d'écrire, de mener l’histoire, de la poser dans un environnement... une alchimie réussie, qui ne donne aucune envie de lever le nez de ce chouette voyage. En plus, Craig Johnson possède un humour fort-à-propos, présent comme il faut au long des 400 pages. Il y a donc ce shérif dans sa petite ville et cet immense paysage de montagnes, et puis la Réserve indienne. Les chasseurs, comme Omar l’énigmatique, le seul à viser juste à 400 mètres avec une vieille carabine. Et le pote de Walt, Henry l’Indien surnommé l’Ours. Le bar qu'il tient est signalé par une enseigne de poney rouge clignotant. « Henry, c’était le chien qui refusait de rester sous le porche. » Bien sûr une femme viendra perturber notre shérif, dans une histoire qui tend vers le noir bien plus que l'eau de rose.
Craig Johnson y va à l’économie de description des sentiments ou pensées. Il est plutôt de l'école "des faits, rien que des faits". Le lecteur fait son propre chemin dans ce qui est pour lui, français bien loin de ce vaste paysage, un nouveau monde. Il devient un habitant de Durant. Il en oublie presque cette histoire d’enquête sur le meurtre de jeunes garçons, lié au viol d’une jeune indienne deux ans auparavant. Il est avec Walt, dans sa vie, avec ses co-équipiers, avec en main la fameuse Carabine des Morts, entouré des fantômes des Vieux Cheyennes, perdu dans les montagnes... et puis l’auteur nous rappelle que, quand même, il nous raconte depuis le début une histoire policière, avec son retournement final. La souffrance et la vengeance ne sont pas loin. Une note noire qui laisse Walt dans sa maison en chantier inachevé, à l'image de son état moral précaire. On est assez pressé de retourner voir comment il va.
Je vous laisse avec ces quelques mots échangés par Henry et Walt.
« - Les pères fondateurs disaient que l’équitation favorise la digestion. - Quels pères fondateurs ? - Les miens. Les tiens n’avaient même pas de chevaux avant d’en voler aux Espagnols... »
Little Bird (A cold dish en VO) débute une série de 5 romans déjà parus aux Etats-Unis, dans de très belles couvertures que l'on peut admirer sur le site de l'auteur.
Craig Johnson, Little Bird, Gallmeister, 2009