Bernard Lavilliers, Samedi soir à Beyrouth, Barclay, 2008

"Les distances se rapprochent, les hommes se touchent, les races se croisent, les produits les plus divers sont échangés partout. La vitesse des moyens de locomotion ressere l'étendue ; la matière s'anime ; les chemins tourbillonent sur des machines plus rapides que la fumée ; le Dieu de l'industrie hurle dans l'espace et trouble le monotone recueillement de la nature."

Ernest Coeurderoy (1825 - 1862), Jour d'Exils (1854).

Bernard Lavilliers traite de sujets increvables : la géopolitique, l'amour, le voyage, la solitude, le travail... le tout sur des rythmes reggae branchés sur Kingstone - grosses basses ronflantes et cuivres - déjà déclinés sur certains de ses autres albums. Comme à chaque album Bernard invite du beau monde : Raul Paz pour un hommage à Ray Barreto, Jehro, Tryo et puis aussi Willie Mitchell le gazier de Hi Record qui doit bien avoir 80 balais. On prend son billet pour Beyrouth, Marseille, la Jamaïque, le Brésil, Pananma et le Vénézuela... Un voyage pas touristisque, mais romantique. De ce romantisme qui se tient debout dans sa souffrance et son combat et qui n'est sûrement pas sans rapport avec Ernst Coeurderoy et son roman Jours d'Exils. A l'aise dans ses musiques - peut être un peu trop ? - Lavilliers nous livre - comme pour ses précédents opus - un très bon album.

Voici le premier épisode d'une série de petits films où Bernard Lavilliers explique un peu les chansons de son album.