Cosmopolis de Don de Lillo
Don DeLillo, Cosmopolis, Babel, 2005, 7 euros 50, 222 p.
Eric Packer, trader ultra moderne, précoce et féroce, amasse les millions. Dans sa limousine-centre des opérations, en errance dans la ville, il suit les courbes et diagrammes sur des écrans lumineux, à l'affût des nouvelles du monde. L'extérieur est un univers fait de buldings et d'anonymes marchant dans les rues en s'évitant du regard. Grand tout plutôt froid. Mais de ce vide émerge par moments un courant différent : le groupe aux rats ; les techno-raveurs ; le coiffeur du quartier d'enfance. Le lecteur va suivre cet homme, Packer, sur une journée. Celle qui va changer des choses.
Dans un univers un peu futuriste et avec un style très dense, DeLillo brosse une toile plutôt qu'il n'attaque une image. La narration n'est pas classique, perturbe un peu, les mots se cachent dans des phrases à la tournure travaillée, délivrant leur message au lecteur attentif. Par le personnage de Packer on navigue dans un monde à part, celui de l'élite puissante et dominante, composée de jeunes vieillis avant l'heure. « Le lycée a été mon dernier vrai défi », dit l'un d'eux. Packer est pétri de certitudes, de rationnalité, de supériorité, le doute n'est pas une idée pour lui, « il aimait savoir ce qui allait arriver. Cela confirmait la puissance d'un scenario héréditaire accessible à ceux qui savaient le décoder. »
Il est question d'individu, du corps, de la société, de l'essence de la vie. Au fil des pages des phrases, des passages sont autant de sujets à réflexion.
« Plus l'idée est visionnaire, plus elle laisse de gens en arrière. C'est tout le sujet de cette manifestation. Les visions de technologie et de richesse. La force du cybercapital qui enverra les gens vomir et mourir dans le caniveau. Quelle est la faille de la rationnalité humaine ? »
On croise un cortège funèbre qui délivre une belle scène poétique, comme ces derviches tourneurs comparés à des smurfeurs à la verticale. Dans tout cela rôde un tueur, peut-être même deux, embusqués là où le lecteur ne les attend pas.
Le livre foisonne, il demande de l'attention, il interroge et conquiert.
Dans un univers un peu futuriste et avec un style très dense, DeLillo brosse une toile plutôt qu'il n'attaque une image. La narration n'est pas classique, perturbe un peu, les mots se cachent dans des phrases à la tournure travaillée, délivrant leur message au lecteur attentif. Par le personnage de Packer on navigue dans un monde à part, celui de l'élite puissante et dominante, composée de jeunes vieillis avant l'heure. « Le lycée a été mon dernier vrai défi », dit l'un d'eux. Packer est pétri de certitudes, de rationnalité, de supériorité, le doute n'est pas une idée pour lui, « il aimait savoir ce qui allait arriver. Cela confirmait la puissance d'un scenario héréditaire accessible à ceux qui savaient le décoder. »
Il est question d'individu, du corps, de la société, de l'essence de la vie. Au fil des pages des phrases, des passages sont autant de sujets à réflexion.
« Plus l'idée est visionnaire, plus elle laisse de gens en arrière. C'est tout le sujet de cette manifestation. Les visions de technologie et de richesse. La force du cybercapital qui enverra les gens vomir et mourir dans le caniveau. Quelle est la faille de la rationnalité humaine ? »
On croise un cortège funèbre qui délivre une belle scène poétique, comme ces derviches tourneurs comparés à des smurfeurs à la verticale. Dans tout cela rôde un tueur, peut-être même deux, embusqués là où le lecteur ne les attend pas.
Le livre foisonne, il demande de l'attention, il interroge et conquiert.
Don DeLillo, Cosmopolis, Babel, 2005, 7 euros 50, 222 p.