Ces OVNI, ce sont en fait ce que les amateurs nomment les "perles de la Série Noire", la fameuse collection de Gallimard. On trouve parmi eux des one-shot (terme propre à la bande-dessinée parfois repris pour désigner un roman oeuvre unique de son auteur, soit qu'il n'en ait pas écrit d'autre ou dans un genre différent, soit que le reste des ouvrages n'ait pas été traduit).
J'ai mis de côté quelques exemples.
J'ai mis de côté quelques exemples.
Londres Express (1966), de Peter Loughran, ou le voyage en train d'un marin qui nous livre ses pensées intimes et dérangeantes sous forme d'un monologue intérieur. One-shot car les deux autres romans de l'irlandais n'ont pas été traduits en français.
La bouffe est chouette à Fatchakulla (1978), de Ned Crabb, ambiance banjo, bières, bayou et meurtres étranges dans un bled paumé ou seul Linwood Spivey le type le plus futé, qui se trouve ne pas être le shériff, peut résoudre l'enquête. One-shot là aussi, Ned Crabb n'ayant écrit aucun autre roman ; on sait juste qu'il serait journaliste à New-York.
Catégorie one-shot authentique avec James Ross, qui n'a eu qu'un faible succès avec Une poire pour la soif (1940), pourtant digne de figurer à côté d'un James M. Cain ou d'un Charles Williams. Histoire bien noire dans un roadhouse de la campagne profonde du sud des Etats-Unis, entre contrebande d'alcool et tentative pour faire quelque chose de sa vie.
Le Cosmix Banditos (1986), d'AC Weisbecker dans lequel on suit un trafiquant américain planqué dans la jungle en Colombie avec son chien High Pockets et son serpent Legs, entouré de banditos décanillés de la cervelle. Roman plein de mescal, de cocaïne, de mécanique quantique et de délires cosmiques. Un one-shot, jusqu'à ce que l'auteur ne sorte son deuxième roman en 2001.
Le Charlatan (1946), de WL Gresham roman chouchou du dj duclock dans lequel on suit un arnaqueur qui monte son coup dans le milieu forain avec un numéro de magie, avant de se diriger vers le prêche ; un portrait de salaud incroyable. Véritable one-shot.
Le Charlatan (1946), de WL Gresham roman chouchou du dj duclock dans lequel on suit un arnaqueur qui monte son coup dans le milieu forain avec un numéro de magie, avant de se diriger vers le prêche ; un portrait de salaud incroyable. Véritable one-shot.
Le Grossium, de Stanley G. Crawford. Difficile à qualifier. Je ne peux pas dire que ce bouquin m’a transportée ou captivée, mais c’est une sacrée curiosité, improbable, déconcertante et drôle. On y retrouve un patchwork de personnages et situations hard-boiled et un univers de science-fiction. Le héros de cette aventure s’appelle Gascogne, il règne sur un empire composé de station- services Big Papa, de trafic de voitures, corruption de fonctionnaire de police... Un truand. Mais l’univers du truand pète un fusible, un ours des cocotiers géant est de la partie, sans compter sur une hallucinante scène de trafic de souris miniatures visant à déstabiliser l’empire soviétique. Le tout écrit fin des années 60, préfacé par Marcel Duhamel. Inracontable, mais à essayer.
A mon sens Dernière station avant Jérusalem d'Alain Demouzon fait partie des OVNI. Roman noir classique avec flic qui enquête sur un meurtre, le profil se complique quand apparaît dans le roman un bouquin qui raconte aux personnages les tenants de leur enquête... Le tout dans un décor abracadabrantesque.
La mort et la belle vie, seul roman écrit par le poète Richard Hugo, mérite sa place dans cette liste. Dans les décors du Montana, familiers aux lecteurs de Crumley, Al la tendresse, flic improbable, poète inachevé, doit résoudre le meurtre de deux hommes tués par une géante portant une hache. Toute la petite communauté est concernée. La petite ville, le shérif, le flic, le décor, les femmes fatales, les brutes et les gentils, on est bien dans un polar. Mais Richard Hugo l'aménage à sa sauce. D’une part avec une écriture tout en poésie, puis avec un traitement de la structure de l’histoire qui n’a rien d’habituel.
Il nous offre en plus des personnages fabuleux, au travers de portraits parfaits qui montrent un oeil affûté. La société et ses apparences sociales sont passés au crible. Jusqu’au flic qui doit faire une remise en question personnelle de ses influences inconscientes.
"Lorsqu'on passa au-dessus du Mont Rainier, je lui adressai un clin d'oeil et lui demandais de rester dans le coin. Il me répondit qu'il n'y manquerait pas, puis il me dit d'arrêter de lui faire de l'oeil, espèce de crétin, je suis une montagne".
Il existe sûrement d'autres OVNI et one-shot, dans d'autres collections. Si vous avez des tuyaux, faites circuler ! A la Série Noire, il faut semble-t-il également allez voir du côté de Kenneth Jupp On tue aussi les anges, Peter Duncan Je suis un sournois (l'histoire d'un chef de la police dans une petite ville du Tennesse, qui n'est pas sans faire penser, paraît-il, à 1275 âmes), John Trinian La baleine scandaleuse, John Crosby Le clou de la saison (repris plus tard dans la collection Grands Détectives de 10/18)...
La mort et la belle vie, seul roman écrit par le poète Richard Hugo, mérite sa place dans cette liste. Dans les décors du Montana, familiers aux lecteurs de Crumley, Al la tendresse, flic improbable, poète inachevé, doit résoudre le meurtre de deux hommes tués par une géante portant une hache. Toute la petite communauté est concernée. La petite ville, le shérif, le flic, le décor, les femmes fatales, les brutes et les gentils, on est bien dans un polar. Mais Richard Hugo l'aménage à sa sauce. D’une part avec une écriture tout en poésie, puis avec un traitement de la structure de l’histoire qui n’a rien d’habituel.
Il nous offre en plus des personnages fabuleux, au travers de portraits parfaits qui montrent un oeil affûté. La société et ses apparences sociales sont passés au crible. Jusqu’au flic qui doit faire une remise en question personnelle de ses influences inconscientes.
"Lorsqu'on passa au-dessus du Mont Rainier, je lui adressai un clin d'oeil et lui demandais de rester dans le coin. Il me répondit qu'il n'y manquerait pas, puis il me dit d'arrêter de lui faire de l'oeil, espèce de crétin, je suis une montagne".
Il existe sûrement d'autres OVNI et one-shot, dans d'autres collections. Si vous avez des tuyaux, faites circuler ! A la Série Noire, il faut semble-t-il également allez voir du côté de Kenneth Jupp On tue aussi les anges, Peter Duncan Je suis un sournois (l'histoire d'un chef de la police dans une petite ville du Tennesse, qui n'est pas sans faire penser, paraît-il, à 1275 âmes), John Trinian La baleine scandaleuse, John Crosby Le clou de la saison (repris plus tard dans la collection Grands Détectives de 10/18)...
Londres Express (1966), de Peter Loughran – Gallimard/Série Noire réédition Folio Policier
La bouffe est chouette à Fatchakulla (1978), de Ned Crabb – Gallimard/Série Noire réédition Folio Policier
Une poire pour la soif (1940), de James Ross – Gallimard/Série Noire réédition Folio Policier
Cosmix Banditos (1986), d'AC Weisbecker – Gallimard/Série Noire réédition Folio Policier
Le Charlatan (1946), de WL Gresham – Gallimard/Série Noire Le grossium (1966), de Stanley G. Crawford (Gascoyne en VO) – Gallimard/Série Noire
Dernière station avant Jérusalem (1994) d'Alain Demouzon – Gallimard/Série Noire
La mort et la belle vie (1980) de Richard Hugo - Domaine étranger 10/18