Et si un groupe lancé dans la jungle d’Amérique du Sud à la recherche du plus symbolique représentant du Mal de ce 20e siècle retrouvait Adolf Hitler vivant ?
Au travers différents personnages, nous entendons ce que cet évènement va provoquer dans un monde qui n’ose croire la nouvelle. Il y a par exemple le père et juriste allemand, un peu nostalgique, las de la pénitence et du remords ; sa fille représentant la deuxième génération, celle qui n’a pas vécu la guerre. Des allemands amenés à envisager que faire d’un fantôme, puisqu’ils l’ont légalement déclaré mort. « Certains font semblant de porter le fardeau national, de sentir le passé peser sur leurs frêles épaules et le sang sur leur front. Hystérie pure et simple. Mélodrame. Celui qui n’y était pas ne peut avoir la moindre idée de la motivation ou de la nature de nos actes. Ceux qui s’arrogent le droit d’avoir des remords à notre place sont des escrocs. Ils n’ont rien déposé de leur propre conscience sur ce terrible compte. »
Bien sûr les américains sont sur le coup, les russes revoient leurs conclusions, et les français potassent la désignation d’un tribunal pendant que le groupe de chasseurs ramenant sa proie se demande à quelle sauce médiatique l’homme qu’il tient va être mangé. Ce ne sont pas tant les questions du quoi faire que Steiner développe et met en relief, que les positions et réactions de chaque partie selon la prérogative qu’il défend. Il faut certaines armes pour lire ce livre et mesurer tout ce qu’il comporte, et surtout pour ne pas céder à la voix de la plaidoirie finale d’Adolf Hitler, qui résume les raccourcis faciles parfois utilisés pour justifier un génocide.
Après Fasciste de Thierry Marignac, je me propose d'envoyer ce roman à qui voudra tenter sa lecture. Comme d'habitude, un petit mail et le tour est joué.
Au travers différents personnages, nous entendons ce que cet évènement va provoquer dans un monde qui n’ose croire la nouvelle. Il y a par exemple le père et juriste allemand, un peu nostalgique, las de la pénitence et du remords ; sa fille représentant la deuxième génération, celle qui n’a pas vécu la guerre. Des allemands amenés à envisager que faire d’un fantôme, puisqu’ils l’ont légalement déclaré mort. « Certains font semblant de porter le fardeau national, de sentir le passé peser sur leurs frêles épaules et le sang sur leur front. Hystérie pure et simple. Mélodrame. Celui qui n’y était pas ne peut avoir la moindre idée de la motivation ou de la nature de nos actes. Ceux qui s’arrogent le droit d’avoir des remords à notre place sont des escrocs. Ils n’ont rien déposé de leur propre conscience sur ce terrible compte. »
Bien sûr les américains sont sur le coup, les russes revoient leurs conclusions, et les français potassent la désignation d’un tribunal pendant que le groupe de chasseurs ramenant sa proie se demande à quelle sauce médiatique l’homme qu’il tient va être mangé. Ce ne sont pas tant les questions du quoi faire que Steiner développe et met en relief, que les positions et réactions de chaque partie selon la prérogative qu’il défend. Il faut certaines armes pour lire ce livre et mesurer tout ce qu’il comporte, et surtout pour ne pas céder à la voix de la plaidoirie finale d’Adolf Hitler, qui résume les raccourcis faciles parfois utilisés pour justifier un génocide.
Après Fasciste de Thierry Marignac, je me propose d'envoyer ce roman à qui voudra tenter sa lecture. Comme d'habitude, un petit mail et le tour est joué.
George Steiner, Le transport de A.H., Julliard, 1981, 251p.