Jonah Raskin A la recherche de B. Traven
Traven est passionnant. Ses histoires ont de la gueule, et en plus il flotte autour de lui le parfum du mystère qui fait tant pour l’aura d’un auteur. Quiconque a lu Traven saisit rapidement la force de son style et de son propos. Comme un roman d’aventure avec une grosse charge politique.
Jonah Raskin, professeur, journaliste et poète américain, n’a pas échappé à la fascination. En 1975 il part à Mexico rencontrer la veuve de Bruno Traven, avec le projet d’écrire sa biographie.
A la recherche de B. Traven, Raskin découvre surtout la ville de Mexico, l’histoire d’un pays, et les fantasmes de chacun sur un homme disparu. Tout le monde y va de sa petite anecdote, brouillée par la vision toute personnelle de son émetteur. Jacques Bonnet explique très bien dans Les bibliothèques pleines de fantômes, la difficulté de prétendre connaître une personne racontée par de multiples intermédiaires. La biographie rigoureuse s’avère donc vite une mission impossible. Ret Marut, Hal Croves ou Torsvan, a trop consciencieusement brouillé les pistes. Fils du Kaiser, citoyen américain, anglais, mexicain, Traven aimait mentir, inventer, fantasmer, peut-être même à se convaincre lui-même de ces personnages qu’il se créait ? On ne peut le saisir, juste le deviner, ou tout du moins sentir la vision que Raskin en a eu. Cette approche est spéciale et enrichissante.
L’écrivain suscite toujours l’admiration pour l’amateur de littérature. On ressent fortement celle de Raskin, l’objectivité qu’il tente de garder avant de complètement lâcher prise face aux contradictions et à la multiplicité de Traven. Raskin s’identifie à l’auteur, marche dans ses pas, perd un peu la tête. Il est investi. Au final, on en apprend autant sur lui que sur Traven.
Si l'on peut lire aujourd'hui cette non-biographie écrite en 1975, c'est grâce au travail de la maison d'édition Les fondeurs de briques, qui tire elle-même son nom de Der Ziegelbrenner, la revue tendance anarchiste que Traven avait crée en Allemagne entre 1917 et 1921.
Jonah Raskin, A la recherche de B. Traven, Les fondeurs de briques, 2007, 23 euros, 312 p.
Jonah Raskin, professeur, journaliste et poète américain, n’a pas échappé à la fascination. En 1975 il part à Mexico rencontrer la veuve de Bruno Traven, avec le projet d’écrire sa biographie.
A la recherche de B. Traven, Raskin découvre surtout la ville de Mexico, l’histoire d’un pays, et les fantasmes de chacun sur un homme disparu. Tout le monde y va de sa petite anecdote, brouillée par la vision toute personnelle de son émetteur. Jacques Bonnet explique très bien dans Les bibliothèques pleines de fantômes, la difficulté de prétendre connaître une personne racontée par de multiples intermédiaires. La biographie rigoureuse s’avère donc vite une mission impossible. Ret Marut, Hal Croves ou Torsvan, a trop consciencieusement brouillé les pistes. Fils du Kaiser, citoyen américain, anglais, mexicain, Traven aimait mentir, inventer, fantasmer, peut-être même à se convaincre lui-même de ces personnages qu’il se créait ? On ne peut le saisir, juste le deviner, ou tout du moins sentir la vision que Raskin en a eu. Cette approche est spéciale et enrichissante.
L’écrivain suscite toujours l’admiration pour l’amateur de littérature. On ressent fortement celle de Raskin, l’objectivité qu’il tente de garder avant de complètement lâcher prise face aux contradictions et à la multiplicité de Traven. Raskin s’identifie à l’auteur, marche dans ses pas, perd un peu la tête. Il est investi. Au final, on en apprend autant sur lui que sur Traven.
Si l'on peut lire aujourd'hui cette non-biographie écrite en 1975, c'est grâce au travail de la maison d'édition Les fondeurs de briques, qui tire elle-même son nom de Der Ziegelbrenner, la revue tendance anarchiste que Traven avait crée en Allemagne entre 1917 et 1921.