Flight de Sherman Alexie

A peine 200 pages, en caractères bien aérés. La lecture file d’autant plus que le style et l’histoire emportent.

Spots est un ado de quinze ans, de ceux que l’on dit « à problèmes », mais il est aussi un flic du FBI, puis un enfant indien muet, un vieux soldat, un pilote d’avion, un clodo... En fait, Spots a subi un gros choc et se retrouve - dans une sorte de transe, de voyage dans le temps - à faire son expérience à travers différents corps. Ressentir la souffrance, apprendre à comprendre, ne pas toujours juger. Un apprentissage condensé, en quelque sorte, comme si on vous permettait en deux minutes d'avoir une vision globale de la vie. Ca pourrait servir, non ? Le procédé permet à Sherman Alexie de nous parler de la culpabilité, la responsabilité, des guerres et de l’enfance au milieu. Quel crime est justifié ? Lequel ne l’est pas ? Au regard de qui ? Histoire d’un pays et histoire d’un homme, Fligth montre aussi que tout un chacun est libre de changer.

« Bon d’accord, ces types servaient leur pays et quelques-uns d’entre eux deviendraient peut-être des héros, mais ce n’étaient que des ados de dix-huit ou dix-neuf ans, niais et immatures, méchants et ignorants. Voilà les enfants qu’on envoie faire nos guerres. Moi, je suis celui que Justice a envoyé à la guerre. Et nous tous, les enfants, nous combattons pour défendre les adultes. C’est un drôle de retour en arrière, non ? »


Sherman Alexie, Flight, Albin Michel, 2008, 16 euros, 200 p.