Pendant environ une dizaine de pages, je n’ai pas su comment lire Un chasseur de lions. Je cherchais une direction, je me demandais où l’auteur voulait aller. C’est alors que je me suis contentée de l’écouter ; le voyage a pu commencer. Paris fin du 19e siècle, les robes en soie et les calèches, l’heure verte de l’absinthe, Baudelaire, Mallarmé et Zola, la Commune, Napoléon, des révolutionnaires fusillés... Et puis l’Amérique du Sud, le Terre de Feu, le Pérou...
« (..) ce pays où les élections se décident en batailles rangées. (Ce système présente, par rapport à des modes de scrutin supposés plus démocratiques, des inconvénients mais aussi des avantages : aucun trucage, aucune contestation possible (...))
Manet, le peintre, pose sur la toile le personnage de Pertuiset, aventurier de pacotille, vendeur d’armes, vantard et naïf. Ces deux personnages, accompagnés par le narrateur en voyage entre présent et passé, nous apportent des odeurs, des scènes d’aventure et d’Histoire. Voilà un roman français plein d'envergure, qui propose une promenade dans le monde et le temps, loin d’être auto-centré comme on le lui reproche souvent.
« A Lima, les Paristes ont gagné les élections, contre les Arénistes (qui ont remplacé les Echeniquistes)... » Outre ce passage et d’autres où il pointe les différents partis auxquels nous européens ne comprenons bien souvent rien, Olivier Rolin utilise beaucoup l’ironie. Il profite de passages de son histoire pour questionner le rapport du passé au présent, la fonction du roman, la survie de certains nazis, la révolution et le culte des leaders...
« Mais l’abus de bien social ne figure pas dans la législation péruvienne de l’époque, moins encore quand il s’agit de citoyens américains (quant à aujourd’hui, on n’en sait rien). »
Un chasseur de lions foisonne, et de tout ce qui s'y trouve, le lecteur extraira au choix l’aventure ou l’amour, la poésie et la peinture, la politique... Personnellement j’ai sursauté en retrouvant Julius Popper, l’explorateur figure centrale de Cavalier Seul, le roman de Patricio Manns.
Bien sûr on ira, si l'on ne le connaît pas déjà, jeter un oeil au tableau de Manet, Pertuiset le chasseur de lions, 1881, filigrane du roman.
Olivier Rolin, Un chasseur de lions, Seuil, 2008, 17,50 euros, 235p.
« (..) ce pays où les élections se décident en batailles rangées. (Ce système présente, par rapport à des modes de scrutin supposés plus démocratiques, des inconvénients mais aussi des avantages : aucun trucage, aucune contestation possible (...))
Manet, le peintre, pose sur la toile le personnage de Pertuiset, aventurier de pacotille, vendeur d’armes, vantard et naïf. Ces deux personnages, accompagnés par le narrateur en voyage entre présent et passé, nous apportent des odeurs, des scènes d’aventure et d’Histoire. Voilà un roman français plein d'envergure, qui propose une promenade dans le monde et le temps, loin d’être auto-centré comme on le lui reproche souvent.
« A Lima, les Paristes ont gagné les élections, contre les Arénistes (qui ont remplacé les Echeniquistes)... » Outre ce passage et d’autres où il pointe les différents partis auxquels nous européens ne comprenons bien souvent rien, Olivier Rolin utilise beaucoup l’ironie. Il profite de passages de son histoire pour questionner le rapport du passé au présent, la fonction du roman, la survie de certains nazis, la révolution et le culte des leaders...
« Mais l’abus de bien social ne figure pas dans la législation péruvienne de l’époque, moins encore quand il s’agit de citoyens américains (quant à aujourd’hui, on n’en sait rien). »
Un chasseur de lions foisonne, et de tout ce qui s'y trouve, le lecteur extraira au choix l’aventure ou l’amour, la poésie et la peinture, la politique... Personnellement j’ai sursauté en retrouvant Julius Popper, l’explorateur figure centrale de Cavalier Seul, le roman de Patricio Manns.
Bien sûr on ira, si l'on ne le connaît pas déjà, jeter un oeil au tableau de Manet, Pertuiset le chasseur de lions, 1881, filigrane du roman.
Olivier Rolin, Un chasseur de lions, Seuil, 2008, 17,50 euros, 235p.