François Béranger, Rachel, L'Escargot, 1974 réédition Futur Acoustic 2005.
On avait quitté François Béranger en 1971 avec un album marqué par les arrangements jazz et classiques du groupe américain Mormos, on le retrouve en 1974 avec Rachel (aussi appelé La Chaise) sorti sur un petit label L'Escargot, au catalogue duquel on trouve aussi Gilles Vigneault... L'album s'ouvre sur une musique d'Europe de l'Est avec violons et clarinette virevoltants. La fille que j'aime répond à la chanson Natacha que l'on trouve sur le premier album Tranche de vie (1971). On sent un peu plus d'amertume, un constat amer sur les programmations radio calibrées à 3 minutes (La fille que j'aime), la chanson mise au pas (Manifeste) et les arrangements mode façon flûte de pan et exotisme en toc d'agence de voyages (Nous sommes un cas). On trouvera aussi ce souci de réflexion et de défense de la chanson dans un prochain album Article sans suite (1981). On croisera avec plaisir deux folks pur-jus à base de fiddle, guitare, banjo pied au plancher (Chanson à danser et Guigue de la reine dont les paroles sont toujours tristement d'actualité) et un folk dylannien Le vieux ; un bon délire de plus de 6 minutes : Le Balayeur d'Amérique avec guitares électriques tranchantes, cordes et piano électrique ; un peu avant on aura esquissé quelques pas de tango (Tango de l'ennui) avec le fameux refrain Anastasie, l'ennuie m'anesthésie ! Encore une fois tant au niveau de la musique que des paroles, François Béranger envoie bouler l'hypocrisie et présente une enfilade de bonnes chansons.
François Béranger, La fille que j'aime.
François Béranger, La fille que j'aime.