Irfan, Séraphim, Prikosnovénie, 2007



Le lalbel Prikosnovénie propose tout un gamme de musique planantes et recherchées branchées sur un univers sonore et visuel intimement lié aux fées. Les déambulations sonores du label vont de la chanson française (avec notament Ny:na Valés) aux musiques expérimentales (Jack or Jive dont on ne sera pas sans reparler prochainement). S'il leur arrive parfois de se planter (on ne parlera pas ici de Crista Galli - un disque à base de chants et de références mystico-new age - qui ressemble un peu trop aux soporifiques disques que l'on trouve au rayon musique de Nature & Découvertes) le label dessine une route musicale qu'il fait bon emprunter. Chez Prikosnovénie les musiques oniriques s'éloignent du synthétiseur des cassettes de sophrologie pour se coltiner aux instruments en bois. Un folklore ésotérique y reste fortement accolé, mais il sonne mieux...

Le groupe bulgare Irfan fait partie de ces découvertes musicales importantes, pas très loin de Dead Can Dance pour la constructions des morceaux, les pieds dans le folklore et la tête dans le mystique. La rythmique lourde, terrienne, voire sous-terraine à base de darbouka, tombak, riq et djembe plante une ambiance solide sur laquelle vont pouvoir se poser la voix, le daf, le oud, le cello tampura, le baglama, le duduk, la vielle, la viole de gambe, la guitare et le santour... La richesse des sonorités donne fissa envie de courir s'acheter un dictionnaire des instruments de musique du monde. La musique d'Irfan est un riche mélange : sons des Balkans, musique slave et orientale s'y croisent avec une pointe de soufi. Une musique qui voyage du XIII ème siècle à maintenant. L'album Séraphim dégage du solennel et apaise. Brillant et lourd. Voyage garanti.