My first Sony, de Benny Barbash
Fragments de vies, tableau politique, fresque familiale. My first Sony est tout cela à la fois.
L’idée de départ, un enfant enregistre les conversations de son entourage sur son magnétophone, permet un ton naïf et place le lecteur en spectateur, l'oeil derrière le trou de la serrure de la porte de cette vaste famille. Idée merveilleusement utilisée, occasion de scènes fabuleuses comme dans le vestiaire des filles ou face à la mer pour capter les échos du passé. Le style hypnotique en phrases longues demande un souffle particulier, comme une énumération qui fait perdre le fil, jusqu’à ce que l’auteur fasse brutalement revenir son histoire, provoquant un éclat de rire ou un douloureux pincement.
Parce qu’il y a la mère, juive exilée d’une Argentine fasciste qui lui a pris un premier mari ; le grand-père nationaliste outré par la voie ultra-orthodoxe choisie par un de ses fils, toute la société israélienne, son histoire, ses contradictions et ses différents courants, se dévoile derrière des moments de vie quotidienne. Vous aurez droit entre autre à un voyage dans l’histoire du timbre grâce à la précieuse collection du grand-père, à l’évocation de la Shoah au travers des silences de la grand-mère et de l’histoire de "Noé aux sept âmes", à la piquante relation de couple entre Alma la gauchiste et son mari volage et à une scène vaudevillesque d’un passage d’huissier chez le couple.
D’une grande pudeur, avec beaucoup d’humour et de finesse, Benny Barbash parle à tout un chacun de sa vie et ses choix. Le temps qui passe et obsède, que Yotam le petit garçon compare à l’air qui devient important quand on en manque, occupe une place majeure, promenant le lecteur sur plus de quarante ans. Traversé par des personnages réussis et bourré d’anecdotes savoureuses, le roman absorbe littéralement, comme une bonne histoire racontée à la chaleur de la cheminée.
" (...) lorsque Grand-père demanda à Maman ce qu'elle proposait, elle lui répondit qu'elle proposait de ne pas renoncer à ses rêves, et Grand-père lui répliqua qu'il faisait partie de cette génération qui avait été enterrée sous une montagne de rêves trop grands pour elle, et Maman dit que pour commencer, on pouvait se contenter de petits rêves (...) "
L’idée de départ, un enfant enregistre les conversations de son entourage sur son magnétophone, permet un ton naïf et place le lecteur en spectateur, l'oeil derrière le trou de la serrure de la porte de cette vaste famille. Idée merveilleusement utilisée, occasion de scènes fabuleuses comme dans le vestiaire des filles ou face à la mer pour capter les échos du passé. Le style hypnotique en phrases longues demande un souffle particulier, comme une énumération qui fait perdre le fil, jusqu’à ce que l’auteur fasse brutalement revenir son histoire, provoquant un éclat de rire ou un douloureux pincement.
Parce qu’il y a la mère, juive exilée d’une Argentine fasciste qui lui a pris un premier mari ; le grand-père nationaliste outré par la voie ultra-orthodoxe choisie par un de ses fils, toute la société israélienne, son histoire, ses contradictions et ses différents courants, se dévoile derrière des moments de vie quotidienne. Vous aurez droit entre autre à un voyage dans l’histoire du timbre grâce à la précieuse collection du grand-père, à l’évocation de la Shoah au travers des silences de la grand-mère et de l’histoire de "Noé aux sept âmes", à la piquante relation de couple entre Alma la gauchiste et son mari volage et à une scène vaudevillesque d’un passage d’huissier chez le couple.
D’une grande pudeur, avec beaucoup d’humour et de finesse, Benny Barbash parle à tout un chacun de sa vie et ses choix. Le temps qui passe et obsède, que Yotam le petit garçon compare à l’air qui devient important quand on en manque, occupe une place majeure, promenant le lecteur sur plus de quarante ans. Traversé par des personnages réussis et bourré d’anecdotes savoureuses, le roman absorbe littéralement, comme une bonne histoire racontée à la chaleur de la cheminée.
" (...) lorsque Grand-père demanda à Maman ce qu'elle proposait, elle lui répondit qu'elle proposait de ne pas renoncer à ses rêves, et Grand-père lui répliqua qu'il faisait partie de cette génération qui avait été enterrée sous une montagne de rêves trop grands pour elle, et Maman dit que pour commencer, on pouvait se contenter de petits rêves (...) "
Benny Barbash, My First Sony, Zulma, 2008, 22 euros, 452 p.