Marcel Kanche, Vertiges des lenteurs, Label bleu, bleu electric, 2006
"Reste aux aguets, l'évidence est une visière
Reste-t-il un gué ? Des pieds dans les rivières ?
Demain ne sera plus comme hier
Rien ne sera comme avant."
Débit de Rien ne sera comme avant, Marcel Kanche.
Il y a quelque chose de Bashung en plus écorché, en moins tape à l'oeil, en plus lent dans le phrasé de Marcel Kanche, il y a du Marcel Kanche chez Bashung puisqu'il lui a composé moult chansons depuis le milieu des années 90. On pense aussi à Rodolphe Burger, Daniel Darc, Gérard Manset, les poètes rocks. Marcel Kanche met en musique ses textes parfois épaulé par Guillaume Nicloux avec des détours par Frédéric Nevchehirlian : Nos membres sont lourds, et Eugène Savitzkaya : Si je devais mourir tiré du recueil Sang de chien (édition de minuit, 1989) qui clot l'album. Le chant presque incantatoir, parlé plus que chanté, soutenu par une musique languide nous plonge dans une torpeur qui cause à l'âme. Et ce titre Vertiges des lenteurs colle parfaitement à l'album. On sort de là avec des pansements là où ça fait mal, heureux et nostalgique de tant d'horizons.
Et voici Marcel Kanche à la guitare et L. Kanche à la voix pour une reprise magistrale du Famous Blue Raincoat de Leonard Cohen.
Vertiges des lenteurs est le cinquième disque de Marcel Kanche. Le livret réalisé par Jérôme Witz avec des photos de Jean-Louis Gonnet et Marcel Kanche est particulièrement bien torché. On notera la présence de Vincent Segal au violoncelle et Piers Faccini à l'harmonica sur Jamais indemne. Marcel Kanche a réalisé Le Couvent (1996) fameux disque frapadingue des Nonnes Troppo. Il est aussi l'auteur des paroles du tube de M "Qui de nous deux".
Et voici Marcel Kanche à la guitare et L. Kanche à la voix pour une reprise magistrale du Famous Blue Raincoat de Leonard Cohen.