Le Crossroad épisode n°1

Il y a un endroit mythique dans la chanson anglo saxonne : le crossroad. C'est là, à la croisée des chemins, que Robert Johnson aurait reçu les clefs de son art, de la main du diable en personne (on y reviendra plus tard). Je vous propose de prendre la voiture et de se faire quelques crossroads ensemble. Pour commencer Calvin Russel, le vagabond.

J'ai croisé ce type à Agen il y a quelques années, plus d'une dizaine déjà. Je marchais dans la rue et en passant près de la Poste, tout à coup, je me sens attiré. Je me retourne. Dans la cabine téléphonique il y avait un type et tout de suite je remarque ses godasses. Une paire de santiag poussièreuse avec des cartes à jouer scultées dans le cuir : un as de coeur et un as de pique. Je lève les yeux et le type porte admirablement bien ses godasses. Il a une gueule pas possible. J'avais essayé d'enfiler des santiags au collège, mais les filles s'étaient foutues de ma gueule. Le type raccroche et il pose ses yeux sur moi. C'était Calvin Russel. Il transpirait le whisky jusque dans sa poignée de mains et il dégageait quelque chose d'extrémement fort et sincère. Le soir il nous a fait un concert qui se posait là.

Sixième rejeton d'une famille de neufs gamin, né une nuit d'Halloween en 1948, sa mère est serveuse au Sho Nuff Café (Austin, USA) et son père fait la cuisine dans le même troquet. A quinze il fugue, il tate de la prison et de l'aventure. Le Crossroads de Calvin Russel parle de plusieurs routes- une qui conduit au paradis, une qui conduit à la peine, une autre va vers la liberté- toutes ont la même gueule. Il cause aussi de peur, de choix, de doutes, de virages, de mystères, et d'une erreur.

Calvin Russel, Crossroads en live.



On trouve la chanson Crossroads sur les albums (chez XIII bis Records et SPV) : A Man In Full, 2004. Crossroads, 2000. This is the story of Calvin Russel, this is my life, 1998. Le Voyageur (Live), 1993. Sounds From The Fourth World, 1997.

Crossroads de Calvin Russel extrait de l'album Sounds From The Fourth World, SPV, 1997.


To be continued...