Daniel Melingo, Maldito Tango, manana music, Naïve, 2008

"Je veux apporter un changement personnel. C'est sûrement très prétentieux de ma part... Pour ce qui est de l'humour, je commence par rire de ma propre image de chanteur de tango et les gens semblent apprécier. Je ne veux pas me moquer du tango, plutôt me sentir bien à l'intérieur pour mieux installer ma bombe et faire tout exploser ! Une bombe d'amour bien entendu..."
Melingo lors d'un entretien avec Francisco Cruz paru dans Vibrations de Mars 2008.

Le Tango choppe comme le blues. Melingo chante comme il cause ou peut être qu'il cause comme il chante. Le tango passe par la danse, la musique, la peinture et il a aussi ses poètes qui vont être célébrés ici : Enrique Cadicamo, Luis Alposta, Carlos de la Pua, Dante Linyera, Celeste Torre, Celedonio Flores. Ils causent de pickpoket, de boissons, de danses dans les bars, d'amitiés, de descente de police, d'une prostituée qui se souvient et qui pleure, de drogues et d'un clodo, d'amour, de spleen, de mort. Et pour causer de tout ce qui nous tient ici-bas ils vont utiliser le lunfardo, l'argot que les pauvres, les prisonniers et la pègre utilisaient entres eux dans les années 30. La musique de Melingo accompagnée par Los Ramones Del Tango et d'autres invités pose des pansements dans des élans splendides et toujours justes. Et si t'as pas besoin de pansements, t'en fais pas mon gars, Melingo va t'ouvrir des blessures grandes comme ça. La douleur et la beauté du monde là dans les oreilles, le coeur et le ventre. Indispensable.

Le label Manana créé par Eduardo Makaroff, un des fondateurs de Gotan Project, soigne particulièrement son catalogue et ses artistes. Ses coffrets sont de véritables oeuvres d'art. En 2003 le label sortait Santa Milonga qui présentait à l'Europe le talent de Daniel Melingo en compilant tangos et milongas enregistrés de 1998 à 2003.

Voici Narigon chanté par Daniel Melingo, extrait de Santa Milonga dont on reparlera prochainement :