Clive Hunt & The Dub Dancers, Makasound, 2008



32 ans après son premier album Satta I (Trojan, 1976 sous le nom de Lizzard), Clive Hunt sort un album de dub. L'artiste a un passé de producteur bien rempli : il a bossé entre autre avec Max Romeo, Alpha Blondy, Jimmy Cliff, Lorna Bennett, The Skatalites, Pierpoljak ou encore Bernard Lavilliers sur l'excellent Stand The Ghetto. Il a aussi signé quelques productions sous le nom d'Azul. On retrouve une bonne partie de ses productions sur le site Discogs. L'album Clive Hunt & The Dub Dancers s'ouvre sur une histoire du dub débitée sur un flow rap par Ras Nato (qui rappelle du coup d'où vient, en grande partie, le jeu de platine et le flow des MC dans le hip hop). Un Bagdad In Dub post apocalyptique suit, puis on retrouve un riddin reggae avec des bulles. Les jeux d'écho et les effets sonnent particulièrement roots et on pense aux bidouilleurs dub des années 70 : King Tuby, Lee Perry. L'album renferme deux miracles immédiatement identifiables : un excellent Satta I de Lizzard (pseudonyme de Clive Hunt) et un Guns & Guns tubesque de Icho Candy particulièrement touchant et juste. La toune et ses paroles ont peut être à voir avec le fait que Clive Hunt ait reçu huit balles de revolver en 2004 à la sortie d'un restaurant sur Church Road à Saint Catherine. Un de ses amis, Gregory Edwards aka Bobby Reds, venu l'aider a été abbatu. L'album est enregistré dans divers sudio de Kingston en Jamaïque. On retrouve plusieurs musiciens de renom, notamment Sly Dunbar à la batterie et Earl “Chinna” Smith à la guitare. Et nous on jamme peinard dans le salon. Le Dub jamaïcain fête là un excellent retour.