Considérations n°2
Il y a des histoires qui se vautrent dans l'invention débridée, des histoires "énormes". Les anglo- saxons appellent ça des tall story, Alice au Pays des merveilles de Lawis Carrol, les Cinq Livres de François Rabelais, Le pendule de Foucault d'Umberto Eco, Les contes des milles et une nuits... Des histoires inclassables. Le Quatuor de Jérusalem d'Edward Whittemore en fait partie. Déjà dans le premier tome- Le Codex du Sinaï aux éditions Robert Laffont collection Ailleurs et Demain- on croise deux fois La Messe en Si de Jean Sebastien Bach, chef d'oeuvre baroque écrit sur pas moins de trente ans. L'interprétation d'Herreweghe (chez Harmonia Mundi) est un miracle. Du temps où j'étais disquaire y avait un client qui passait au magasin, immense, un ancien joueur de rugby devenu médecin aromatothérapeute ou quelque chose comme ça. Il plantait sa carcase devant le comptoir et réclamait fissa l'introduction de la messe. Dès les premières mesures, il se mettait à pleurer. Pareil avec La Passion selon Saint Mathieu. Et bon sang, je comprenais pas pourquoi il pleurait comme ça, mais j'avais bien envie de faire pareil. Par contre il s'acharnait à appeller Thelonious Monk : Thelonious Klonk.
C'est la vie comme dirait Kurt Vonnegut.
C'est la vie comme dirait Kurt Vonnegut.