Gérard Manset, Obok, EMI, 2006



Peu de temps après Le langage oublié, Gérard Manset le poète rock signe un nouvel album. On retrouve toutes les marottes musicales des précédents opus, les mélodies graves et majestueuses, la voix solennelle pour des sujets emprunts de gravité. 


Le saxophone de Matrice est de retour, mais les cordes sont restées à la porte du studio. Les thèmes, toujours les mêmes, déclinés tout au long de sa carrière, sont là : l'enfance brisée avec L'enfant Soldat, les évocations de l'Eden, du paradis possible ou originel dans Jardin des délices & La voie royale. La dureté de notre époque avec Fauvette, ballade noire qui sent l'essence, le resto routier au bord de l'autoroute et le drame. Obok verse dans le voyage et l'exil. Ne les réveillez pas (voix et piano nocturne avec quelque chose de Chopin) nous replonge aussitôt dans La mort d'Orion. Pacte avec mon sang (qui cause de l'écriture) s'étire au milieu de guitares hésitantes, prêtes à mordre, sur un rythme reggae. Un Veux tu ? lent, ode à la vieillesse, appelle à l'apaisement.

On notera utilise le Je plus qu'a l'accoutumée la première personne pour ses chansons.

Pour accompagner Le langage oublié, il avait écrit quelques pages, il ne les a pas mises en forme. Avec Obok il l'a fait. Les premiers tirages du disque sont accompagnés d'un livret donnant un autre éclairage sur chacune des chansons de l'album. Des alternatives qui démystifient son monde et permettent de pénétrer un peu plus son univers.

Et il cause de la possibilité de faire un concert, une première !