Dr Dre, The Chronic, Death Row Records, 1992.
Fin 1992, Los Angeles n'a pas fini de se remettre des émeutes qui ont secoué la ville. Le premier album solo du rappeur Dr. Dre (prononcer Dré) lance le style G-Funk : basses prédominante, sample de funk 70's ( entre autre Salomon Burke, Ohio Player, George Clinton, Funkadelic, Parliament, James Brown, Donny Hathaway, Isaak Hayes...), mélodies entêtantes jouées au synthétiseur. Le rap Westcoast se forge une identité sonore. L'album se vend à 4 millions d'exemplaires et devient vite un incontournable du rap US, Nuthin' but a "G" thang et Let Me Ride rentrent direct au panthéon de la musique américaine. Les paroles ne vont pas pisser bien loin, vie des ghettos californien, guerre de gang, drogue, sexe, meurtre, apologie de l'herbe, histoire de gangster, auto congratulation avec peut être un soupçon d'auto dérision... réglement de compte du Dr Dre avec ses anciens compagnons de route (Ice Cube et Eazy-E avec qui il avait fondé N.W.A.) le tout noyé dans les "fuck" et autres "motherfucker" qui gangrenent les paroles, mais il s'agit sûrement là d'une façon de s'exprimer inhérente au style et au ghetto. L'ambiance que dégage l'album est remarquable. Snoop Doggy Dogg (qui sortira Doggystyle un an plus tard), pas encore célèbre, apparaît sur la plupart des morceaux. On retrouve aussi Dat Nigga (Daz Dillinger) et Kurupt qui feront carrière... Grâce à "The Chronic" Dre et son label Death Row deviennent une référence dans le rap US, une pierre sur laquel reposeront, entre autre, Snoop Dog et Eminem...