Philip Glass, songs from liquid days, Sony Classical, 1986.


Si Philip Glass a influencé le rock, notamment Brian Eno et David Bowie avec sa musique répétitive et minimaliste, le rock l'a aussi influencé par l'intermédiaire, entre autre, de Jefferson Airplane ou Tangerine Dream. L'une des composantes les plus importantes du rock, les paroles, ne le laisse pas indifférent. Il décide alors de travailler à partir de textes de David Byrne (qui lui avait déjà écrit les chansons de The Photographer), Paul Simon (il a déjà collaboré avec lui sur Hearts And Bones), Suzanne Vega et Laurie Anderson. Ils lui écrivent chacun une ou deux chansons qu'il se charge de mettre en musique et de faire intérpréter par le Philip Glass Ensemble conduit par Michael Riesman, le Kronos String Quartet et quelques invités dont, pour les parties vocales, la chanteuse country folk Linda Ronstadt, Bernard Fowler (que l'on retrouve habituellement dans un tout autre registre aux côté de Ryuichi Sakamoto, Yoko Ono ou encore des Rolling Stones), Douglas Perry, Janice Pendarvis et le trio de chanteuses The Roches.

La musique de Songs from the liquid days est dépouillée et lyrique, traversée par des accents martiaux, elle sonne parfois comme un moyen-âge hollywoodien, un peu electro et carrément années 80 sur Lightning, mais l'ensemble possède un charme qui appelle à la réécoute et qui accroche par son côté naïf et épuré. Quelques gimmicks se répètent d'une chanson à l'autre et donnent l'impression d'un tout plus que de six morceaux séparés.