Vidéodrome (David Cronenberg, 1982)


Malgré un léger problème de longueur sur la fin Videodrome possède de nombreuses scènes intéressantes et pose les bases d'ExistenZ sur un ton plus brutal. En 2014, la video peut aisément être remplacée par l'écran et l'Internet. À ceci prêt que l'Internet ne fonctionne pas tout à fait comme la télévision.

Les réflexions qui entourent le film peuvent, plus de 20 ans après, s'appliquer à notre contexte technologique. Je ne sais pas trop si Cronenberg fait une métaphore avec la nouvelle chair ou si le film réfléchit au fait que l'écran va textuellement nous faire muter. Ce qui est sûr c'est qu'il est devenu (l'écran et ce qui s'y passe) un de nos points de référence les plus importants, que cet écran soit celui d'une télévision, d'un ordinateur, d'une tablette ou d'un téléphone. Si la Télévision est un monologue plus rassembleur, c'est à dire un même message que tout le monde peut voir pour en être imprégner et/ou en discuter ensuite, Internet passe des messages de la même façon mais de manière plus communautaire. Sur la toile, chacun pourra s'exprimer et par exemple y discuter ce qu'il a vu à la télévision en s'adressant à son propre réseau dit social.
Le résultat, au final, est à peu près le même (surtout à l'heure où la télévision se divise en centaines de chaînes) : seuls les réseaux qui ont de l'influence et sont suivis seront entendus et discutés par tout le monde. L'impression de diversité et de liberté est (en général) un leurre : Internet est aussi un monologue. Les commentaires Internet sont les discussions de cour de récréation ou de machine à café où l'on commente ce qui a été vu la veille... Et à la fin c'est toujours d'écrans dont il s'agit.