Un Ticket pour l'opéra : Kurt Weil, Bertold Brecht, Audra McDonald, David Bowie & The Doors

"Ce qui est devenu un des plus grands hits, tous genres confondus, repris par les vedettes de variété, et consommé sans modération par un public qui en ignore souvent l'origine, suscita dès la création les réactions les plus passionnées. Dominante dans l'opinion, la tendance musicale conservatrice de Weimar ne pouvait cautionner un numéro dont aussi bien le texte anglais que la morale - sans parler d'un langage musical basé sur des rythmes de blues - constituait un offense aux "bonnes moeurs" artistiques. De fait l'"Alabama song" fut assimilé par les milieux nationaux allemands au "jazz négroïde" (trompette bouché, banjo et saxophone lui donnent une couleur typée) et devint l'archétype de ce que l'on appela le bolchevisme culturel."

Texte tiré de l'Avant Scène Opéra n°166 consacré à Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny de Kurt Weil.

Tout le monde connaît au moins un air d'opéra et parfois sans même le savoir. Qui n'a pas entendu ou sifflé cet air des Doors... Whiskey Bar / Alabama Song.

Si dans le rock, le morceau est aussi repris en concert par Marylin Manson de manière ennuyeuse, David Bowie interprétera Alabama Song lors de sa tournée allemande de 1978 de manière assez habitée. Les Young Gods en ont aussi proposé une version un peu soporifique / bombardier dans The Young Gods play Kurt Weil (PIAS, 1991). Marianne Faithfull tire son épingle du jeu dans une version présentée sur l'album 20th century Blues (RCA Victor, 1997). David Bowie lors de sa tournée en allemagne en 1978 chante Alabama Song


Mais ce que l'on sait moins c'est que Whiskey Bar / Alabama Song a été écrit par Berthold Brecht et mis en musique par Kurt Weil pour l'opéra Rise & Fall of the City of Mahagonny (Grandeur et décadence de la ville de Mahogany, 1930).

Vous pouvez d'ores et déjà noter sur vos tablettes que Rise & Fall of the City of Mahagonny de Kurt Weil est au programme de l'Opéra de Nantes et d'Anger en Février et Mars 2009 (on ne sera pas sans en reparler).