Jean Louis Murat, Le Manteau de pluie, Virgin, 1991

vois
comme je vis mal
je n'ai plus que toi, animal

Je n'ai plus que toi, animal de Jean Louis Murat

Et c'est un fait, la pluie tombe sur la première toune de l'album. Puis ce sont les samples de la montagne, la déclaration d'amour au Col de la Croix Morand l'endroit où crèche Jean Louis Murat. Il nous parle de son monde intérieur et extérieur et on a envie d'enfiler les chaussettes, le sac à dos, les chaussures, de prendre un baton de marche pour partir à la montagne, fabuleuse montagne. Murat sait jouer de son organe pour faire frissoner dans les chaumières, il possède une voix puissante et douce. La musique allonge l'auditeur attentif dans un cocon ouaté pop rock réussi avec quelque chose de 5 % synthétique qui passe tout de même très bien. Parfois on s'approche un peu d'Indochine (Sentiment nouveau qui rentrera au Top 50) en plus molasson et contemplatif ; il y a aussi un côté naïf dans l'écriture des textes et la rime. L'ambiance de l'album va bien avec la jaquette (recto et verso) : simple et sensuelle avec un léger côté propagande pop. Il en émane un genre de blues francophone dans le sentiment (pas dans les gammes), peut-être bien ce fameux spleen de Charles Baudelaire.

Col de la Croix Morand de Jean Louis Murat