Béla Fleck and the Flecktones, Left Of Cool, Warner Bros Record, 1998

Left Of Cool fait partie de ces albums auxquels je reviens par périodes. Après une dizaine d'écoutes je laisse reposer puis un manque s'installe et il faut s'y replonger pérodiquement, peut-être la lassitude viendra, mais pour l'instant je ne suis pas encore rassasié. Le phénomène s'est produit la première fois avec Thelonious Monk. J'ai eu une période où j'ai écouté Monk à la toc en lisant le très bon bouquin de Laurent de Wilde (Monk, Gallimard, 1996) et celui de Jacques Ponsiot et François Postif (Blue Monk, Acte Sud, 1995) et puis... j'ai revendu une partie de mes Monk. Las, ce fut pour les racheter petit à petit...

Écouter une fois Left Of Cool ne suffit pas, il faut l'enchaîner 2 ou 3 fois et sur 2 ou 3 jours. L'emmener dans divers paysages, écouter comment il va résonner sur la route, à la ville, à la mer, à la montagne, à la campagne. La production est un chouia trop claire et proprette, comme celle de beaucoup d'albums de Bill Frisell ou Pat Metheny, mais la musique est riche et derrière la mathématique implacable et les refrains un peu pop sur certains morceaux, il y a toujours une phrase musicale, une ligne de basse, un roll de banjo, un rythme, un phrasé qui fait mouche et que l'on prend plaisir à retrouver. Des tounes comme Sleeping Dog Lie ont un parfum de nouvelle vieillerie à la nostalgie extra-ordinaire.

Left Of Cool semble bien être de la trempe des disques increvables. On en reparle dans 50 ans...

Les Flecktones sont composés de Future Man, Vic et Jeff et leurs nombreux instruments : banjos, saxophones, synthaxe drumitar (créé par Future Man), guitares, synthétiseur, mandoline, flûtes, clarinette, clarinette basses, moult percussions, theramin, samples, violoncelle.

Big Country par Béla Fleck and the Flecktones en concert au Quick.