Danny Barnes, Barnyard Electronics, auto-produit, 2007

Le Barnyard Electronics de Danny Barnes sent bon le bidouillage à partir d'instruments en bois et d'électronique. Sorties tout droit d'un labo fabuleux et décalé on croisera - parmi les diodes, les résistances et les leds - les partitions d'Henry Purcell, John Milton, Béla Bartok, Jenny Scheinman et Thelonious Monk revisitées par Danny Barnes ! Rencontres improbables et déconcertantes où le banjo joue un rôle prédominant pour le plus grand plaisir de l'oreille curieuse et/ou banjomaniaque. Quelque part entre le Swordfishtrombone de Tom Waits, Pascal Comelade ou les Pascals et The Ex, Danny Barnes se pose là en musicien intriguant.

Vous pouvez goûter ici au style de Danny Barnes avec cet enregistrement en concert le 12 Septembre 2008 à Cottage Grove dans l'Oregon (USA).





Photo : Service de Presse Danny Barnes

It's a bilingual post. Caroline de Benedetti try its best to translate in english.

Danny Barnes, Barnyard Electronics, auto-produit, 2007

Danny Barnes' Barnyard Electronics smells like tweaking wood instruments and electronic. Coming straight from a fabulous and offbeat lab you will meet - among diodes, resistors and leds - the scores of Henry Purcell, John Milton, Béla Bartok, Jenny Scheinman and Thelonious Monk remastered by Danny Barnes ! Improbable and disconcerting meetings where banjo plays a predominant role for the greatest pleasure of the curious and/or banjomaniac ear. Somewhere between the Swordfishtrombone of Tom Waits, Pascal Comelade or the Pascals and The Ex, Danny Barnes turns out to be an intriguing musician. You can experience the style of Danny Barnes with this 12 September 2008 live at Cottage Grove in Oregon (USA).

Danny Barnes and the 3 questions (+1) of Dj Duclock

Dj Duclock : Danny, can you tell us your first meeting with the banjo ?

Danny Barnes : When I was ten, my mom bought one for my dad to learn to play for a father's day gift I believe and I started messing with it. I grew up with banjo music on the record player. Something about the sound just drew me in. One of the things that freaked me out then and now, is the fact that when you watch someone play, it doesn't look like that music would come out of those hand movements. Like you are watching a dubbed movie in another language and the sound doesn't line up with the movements of the lips. It always looks strange and out of synch to me.

Dj Duclock : what are you listening to these days ?

Danny Barnes : - Ornette Coleman's free jazz, this sounds so much like my own world right now. somehow his music, Albert Ayler, and contemporary composers sound like my own experience walking down the street today. I dig the older stuff too, but it doesn't really sound like my life like Cecil Taylor does.

- Olivier Messiaen disc five from a boxed set I borrowed from Wayne Horvitz, this one is solo piano music, visions de l'amen: amen de la consommation. His rhythmic and harmonic concepts are stunning.

- Pablo Casals Bach cello suite no. 1. I like the recordings where you can hear the room and him moving around and grunting and stuff.

- Fred Van Eps. He's a banjoist from antiquity. He has a whole different language on the banjo. chronologically predating the oft mentioned folk recordings of the banjo, and somehow being really advanced and "out there" also.

- 13th floor elevators in mono.

- Arnold Schoenberg opus 11.

Dj Duclock : what are you reading now ?

Danny Barnes : I've been reading the bible for the last couple of years. And I'm taking a self paced course in set theory. I tend to lean toward philosophy. George Berkeley's treatise concerning the principles of human understanding. I also like comic books and baseball box scores. The Joseph schillinger system composition textbook volume 1. Introduction to metaphysics, Martin Heidegger. Some stuff I have to read seven or eight times to get the ideas worked out. Some of it I can't get but I just keep reading it over and over.

Dj Duclock : what is your last surprise, the last time you were surprised by something?

Danny Barnes : My old cat had a seizure in the middle of the night a few days ago. I was sound asleep and heard her bumping around on the back porch, I thought she was in a fight, I jumped up and threw on a robe and ran outside and she was really sick and trembling, and I held her for an hour or so until she got better. it was a beautiful clear cool night and the moon was huge in the black sky. I took her to the vet the next day, and spent quite a lot of money for tests, and they didn't really figure out what was wrong. they gave her some medicine, I hope she's okay, we love that cat. She is beautiful and looks like a tiger and makes me think of the Blake poem, "tyger tyger burning bright, in the forests of the night, what immortal hand or eye, could frame thy fearful symmetry?"

Another surprise was how much information I found in this book by frank bradbury called "Mel Bay's banjo method, c tuning, concert style." I have been trying to work out a modern music pedagogy for banjo. Perhaps also deducing a post tonal approach for the banjo. I have had trouble working out a scale pattern system with position shifts, because of the way the banjo is tuned, or perhaps because of the way I learned to play 36 years ago, I keep coming up with millions of fingerings for the same idea. Bradbury had some good ideas in there, and the book is often overlooked.

Oh yes and figuring out I like mono better than stereo.

Dj Duclock : Thanks Danny, I hope your cat is fine. Concerning the cello suites of Jean Sébastien Bach, I recommand you Paolo Beschi's interpretation, Winter & Winter (1998). I will talk about it later. Now I am glad to offer your Barnyard Electronics album to people who will send me the most musical postcard via the post at Dj Duclock (Emeric Cloche) 27 Rue Anatole Le Braz 44 000 NANTES. You must post it before October 1.

Photo : Service de Presse Danny Barnes

Danny Barnes et les 3 questions (+1) du Dj Duclock

Dj Duclock : Danny, peux-tu nous parler de ta première rencontre avec le banjo ?

Danny Barnes : Quand j'avais dix ans, ma mère en a acheté un pour que mon père apprenne à jouer, pour la fête des pères je crois, et j'ai commencé à jouer avec. J'ai grandi avec la musique du banjo dans le radio-cassette. Quelque chose dans le son m'a attiré. Une des choses qui me faisait triper alors et encore maintenant, c'est que lorsque tu regardes une personne jouer, on ne dirait pas que la musique vient du mouvement de ces mains. Comme si tu regardais un film sous-titré dans une autre langue et que le son ne collait pas avec le mouvement des lèvres. Ca a toujours l'air étrange et désynchronisé pour moi.

Dj Duclock : qu'est ce que tu écoutes en ce moment ?

Danny Barnes : - Le free jazz d'Ornette Coleman, ça ressemble tellement à mon propre monde à l'heure actuelle. De toute façon sa musique, Albert Ayler et des compositeurs contemporains, on dirait ma propre expérience qui descendrait une rue aujourd'hui. J'apprécie aussi les vieux trucs, mais ça n'est pas aussi proche de ma vie que Cecil Taylor l'est.

- Le cinquième disque d'un coffret d'Olivier Messiaen que j'ai emprunté à Wayne Horvitz, du piano solo, Visions de l'amen : amen de la consommation. Ses concepts rythmiques et harmoniques sont formidables.

- La suite pour violoncelle n°1 de Bach par Pablo Casals. J'aime les enregistrements où on peut entendre l'espace et lui qui s'y déplace et grogne et des choses comme ça.

- Fred Van Eps. C'est un banjoiste de l'ancien temps. Il a un language totalement différent sur le banjo. Chronologiquement antérieur aux enregistrements folk du banjo souvent mentionnés, et d'une certaine manière vraiment en avance et en dehors aussi.

- 13th floor elevators en mono.

- L'opus 11 d'Arnold Schöenberg.

Dj Duclock : Que lis-tu en ce moment ?

Danny Barnes : J'ai lu la Bible ces deux dernières années. Et j'apprends à mon rythme sur la théorie des ensembles. J'ai tendance à pencher vers la philosphie. Le traité de George Berkeleys concernant les principes de la connaissance humaine. J'aime aussi les comics et les grilles de résultats de baseball. Le manuel System composition, volume 1 de Joseph Schillinger. L'Introduction à la métaphysique de Martin Heidegger. Des choses que je dois lire sept ou huit fois pour que les idées se développent. Il y en a certaines que je n'arrive pas à cerner mais je continue à lire, encore et encore.

Dj Duclock : Quelle est ta dernière surprise, la dernière fois que quelque chose t'a surpris ?

Danny Barnes : Ma vieille chatte a eu une attaque au milieu de la nuit il y a quelques jours. Je dormais profondément et je l'ai entendue cogner partout sur la véranda à l'arrière. J'ai pensé qu'elle se battait, je me suis levé, j'ai enfilé une robe de chambre et j'ai couru dehors et elle était vraiment malade et tremblante, et je l'ai tenue pendant une heure ou presque, jusqu'à ce qu'elle aille mieux. C'était une belle nuit claire et fraîche, et la lune était énorme dans le ciel noir. Je l'ai emmenée chez le vétérinaire le lendemain, et j'ai dépensé pas mal d'argent pour des examens, et ils n'ont pas vraiment compris ce qui n'allait pas. Ils lui ont donné des médicaments, j'éspère qu'elle va bien, nous adorons cette chatte. Elle est magnifique et ressemble à un tigre, elle me fait penser au poème de Blake "Tigres, tigres, brûlants lumineux Dans les forêts de la nuit, Quelle main ou oeil immortel Pourrait encadrer votre symétrie craintive ?"

Une autre surprise, ça a été de trouver autant d'informations dans ce bouquin de Frank Bradbury : Mel Bay's banjo method, c tuning, concert style. J'ai essayé de travailler sur une pédagogie de musique moderne pour le banjo. Peut-être aussi en déduisant une approche post tonal pour le banjo. J'ai eu du mal à élaborer un système d'échelle modèle avec les changements de positions. A cause de la façon dont le banjo est fait, ou peut-être à cause de la façon dont j'ai appris à jouer il y a 36 ans, je continue à avoir des millions de doigtés pour la même idée. Bradbury a eu de bonnes idées là-dedans, et le livre est souvent négligé.

Ah oui et je préfère le mono à la stéréo !

Dj Duclock : Merci Danny. J'espère que ta chatte va bien. Dis pour les suites de violoncelle de Jean Sébastien Bach, je te conseille fortement les inteprétations de Paolo Beschi chez Winter & Winter (1998), dont on ne sera pas sans reparler. Maintenant je suis heureux d'offrir votre album Barnyard Electronics aux gens qui m'enverront la plus musicale carte postale, par la Poste à Dj Duclock (Emeric Cloche) 27 Rue Anatole Le Braz 44 000 NANTES. Pour participer, vous devez la poster avant le 1er Octobre.

Danny Barnes et Steve Schwelling interprètent Pretty Daugther au Cactus Café.