Le seigneur des anneaux, notes sur le livre 1 (Tome 1)

Cul de Sac par Alan Lee
Cul de Sac par Alan Lee

La lecture des Enfants de Hurin et de Bilbo Le Hobbit (voir les Indic n°26 et 27) m'a enchanté. Après une rapide discussion avec une spécialiste de l'univers de Tolkien je me suis rendu à l'évidence, il est temps pour moi d'attaquer Le Seigneur des Anneaux. Je savoure, je le lis lentement tout en me replongeant dans l'univers des Jeux de Rôle avec L'Anneau Unique. D'où la création du tag Tolkien pour Duclock.

Santé Mentale et Ombre

Cette lecture se fait en parallèle avec une relecture des nouvelles de Lovecraft en rapport avec le mythe. Il y a des passerelles entres les deux univers, sur les thèmes abordés par les auteurs (désespoir, ce qui a été n'est plus...) et dans les règles des Jeux de Rôle qui en découlent (la perte de santé mentale dans L'Appel de Cthulhu et l'Ombre pour L'Anneau Unique, les deux conduisant à la folie).

Les correspondances Tolkien / Lovecraft se croisent dès le premier livre du Seigneur des Anneaux par le truchement des rêves, des choses terribles qui se préparent dans l'Ombre et par cette manière de toujours enfouir dans un lointain passé ce qui vient, qui risque de revenir ou qui ne reviendra plus.

Quand ils se raccrochèrent à ses mots, ils s'aperçurent que Tom s'était aventuré dans d'étranges régions, au-delà de leur mémoire et de leur conscience, en des temps où le monde était plus vaste, et où les mers s'étendaient en droite lignes jusqu'au Rivage occidental ; et toujours remontant les époques, Tom s'en fut chanter à la lumière d'étoiles anciennes, quand seuls les pères des Elfes étaient éveillés.

J.R.R. Tolkien, Le seigneur des anneaux, traduction de Daniel Lauzon.

Analogies

En lisant le passage ci-dessous j'ai eu une pensée pour les identitaires et quelques groupe d'extrême droite qui mettent en avant une certaine lecture du Seigneur des anneaux en faisant des analogies hasardeuses.

Mais ce n'est pas votre Comté à vous, dit Gildor. D'autres ont habité ici avant que les hobbits ne soient ; et d'autres y habiteront encore quand les hobbits ne seront plus. Le vaste monde est tout autour de vous : vous pouvez gardez vos distances, mais vous ne pourrez le tenir indéfiniment à distance.
J.R.R. Tolkien, Le seigneur des anneaux, traduction de Daniel Lauzon.

La ville du Lac Écran du Gardien des Légendes, L'Anneau Unique.
La ville du Lac, Écran du Gardien des Légendes, L'Anneau Unique.


La Comté : Villages, campagnes et forêts

Le Hobbit donne quelques paysages urbains avec la description de la ville du Lac (que le paravent de l'Anneau Unique reprend). Si la description de paysages naturels prend de la place dans le premier livre elle n'est pas toujours grandiose et magnifique. Elle est même souvent hostile.

Les hobbits commencèrent à avoir très chaud. Des armées de mouches de toutes sortes bourdonnaient à leurs oreilles, et le soleil de l'après-midi leur brûlait le dos. Ils finirent par arriver sous un léger ombrage, donné par de grands rameaux gris étendus au-dessus du sentier. Chaque pas en avant devint plus ardu que le précédent. La somnolence semblait surgir du sol et s'insinuer dans leurs jambes, et tomber doucement des airs pour se poser sur leur têtes et sur leurs paupières.
J.R.R. Tolkien, Le seigneur des anneaux, traduction de Daniel Lauzon.

Par contre, la Comté est une zone rurale densément habitée, elle est découpée en quatre quartiers et possède des villages et des villes où la campagne est mise en valeur et ordonnée. L'organisation des Hobbit semble être en parfaite harmonie avec la nature... sauf à à l'Est en bordure de la Comté où "la vieille forêt" est hostile.

L'Appel de l'Aventure

La Comté dans ce Livre 1 est un petit monde harmonieux pas si gentil que ça (même s'il ne comporte pas de danger mortel) qui tourne un peu en rond... Que le Livre 2 commence par un chapitre intitulé "De Nombreuses rencontres" laisse présager qu'en sortant de leur petit monde, Frodo et ses amis vont s'émerveiller autant que s'épouvanter. L'Ombre plane et ce qui se prépare a l'air assez terrible. Comme dans le Hobbit, l'Appel de l'Aventure a quelque chose d'effroyable et d'impérieux... tiens, un peu comme L'Appel de Cthulhu.