Androïde, Androïde...



Robert Silverberg fait partie des écrivains du Grand Chaudron, celui dans lequel tu peux piocher au hasard... 



Dans La tour de verre comme dans Monades Urbaines (à lire de tout urgence) on croise des interrogations sur le sexe et les classes sociales. Les androïdes posent quelques questions sur l'humanité. Une oeuvre à ranger près de Blade Runner de Philip K. Dick. Sur le sujet vous pouvez aussi écouter l'émission Grande traversée : Frankenstein ! Bienvenue dans le monde des créatures artificielles : Cyborgs et posthumains : l'Homme et après... (avec un dénommé Norbet Merjagnan). 

"À partir de ce jour là, nous avons fait des plans pendant une semaine. J'avais tout arrangé avec Clissa ; je vais sur Luna, avais-je dit, je ne rentrerai que dans deux jours, d'accord ? Pas de problème. Clissa passerait ces deux jours avec des amis en Nouvelle-Zélande. Je me demande parfois si Clissa se doute de quelque chose. Ou ce qu'elle dirait si elle savait. J'ai toujours la tentation de lui dire, Clissa, j'ai une maîtresse androïde à Stockholm, elle a un corps fantastique et, au lit, elle crève le spectre, qu'est-ce que tu dis de ça ? Clissa n'est pas bourgeoise, mais elle est sensible. Elle se sentirait peut-être rejetée. Ou, avec le grand amour qu'elle porte aux androïdes opprimés, peut-être dirait-elle : comme c'est gentil de ta part, Manuel, de rendre l'une d'elle heureuse. Je veux bien partager ton amour avec une androïde. Invite là pour le thé un de ces jours, veux-tu ? Je me demande."



Robert SilverbergLa tour de verre, 1970. Traduction de Simone Hilling pour Le Livre de Poche.