André Marois est né en France puis il a émigré à Montréal au Québec. C'était un nom entendu grâce à L’Ours Polar, c'est maintenant un auteur lu.
Dans Sa propre mort, l'héroïne est une femme et ces derniers temps je fais très attention aux personnages féminins dans les romans. Clara, étudiante en géographie, vit dans sa chambre sous les toits et ça pourrait commencer comme une histoire paisible. Elle porte le crâne rasé et avec la visite de son frère on ressent vite l'angoisse et les non-dits. Clara se calme à coups d’antidépresseurs. Les flashbacks mènent le lecteur à Montréal quelques mois en arrière, et lui apprennent l’origine du traumatisme. Pour se libérer de la violence qu'elle a subie, Clara décide de se venger. Justice personnelle et extrême, soigneusement préparée, avec Facebook comme outil d’espionnage. Sa décision surprend, perturbe les repères habituels. Pas de plainte, d'atermoiement, Clara cherche une solution pour ne plus souffrir, jusqu’à donner passagèrement dans le Vaudou, elle s’interroge sur le sentiment de culpabilité et le droit de juger. Sa référence : Albert Camus, La Chute et le personnage de Clamence.
Si la façon dont André Marois mène son histoire m’a parfois semblé trop explicative, avec un ton « scolaire », elle est aussi traversée de belles phrases et contrebalancée par un propos qui interpelle. Les spectateurs du documentaire La domination masculine auront une pensée pour le meurtre des 14 étudiantes de l’université de Montréal et plus généralement toute violence faite aux femmes. Les passages un peu sanglants plairont aux amateurs de sensations fortes, mais à mon sens le roman réussit surtout une fin assez terrible qui redonne du poids à l’ensemble (la bluette entre le flic et Clara m’ayant fait craindre le pire).
Dans Sa propre mort, l'héroïne est une femme et ces derniers temps je fais très attention aux personnages féminins dans les romans. Clara, étudiante en géographie, vit dans sa chambre sous les toits et ça pourrait commencer comme une histoire paisible. Elle porte le crâne rasé et avec la visite de son frère on ressent vite l'angoisse et les non-dits. Clara se calme à coups d’antidépresseurs. Les flashbacks mènent le lecteur à Montréal quelques mois en arrière, et lui apprennent l’origine du traumatisme. Pour se libérer de la violence qu'elle a subie, Clara décide de se venger. Justice personnelle et extrême, soigneusement préparée, avec Facebook comme outil d’espionnage. Sa décision surprend, perturbe les repères habituels. Pas de plainte, d'atermoiement, Clara cherche une solution pour ne plus souffrir, jusqu’à donner passagèrement dans le Vaudou, elle s’interroge sur le sentiment de culpabilité et le droit de juger. Sa référence : Albert Camus, La Chute et le personnage de Clamence.
Si la façon dont André Marois mène son histoire m’a parfois semblé trop explicative, avec un ton « scolaire », elle est aussi traversée de belles phrases et contrebalancée par un propos qui interpelle. Les spectateurs du documentaire La domination masculine auront une pensée pour le meurtre des 14 étudiantes de l’université de Montréal et plus généralement toute violence faite aux femmes. Les passages un peu sanglants plairont aux amateurs de sensations fortes, mais à mon sens le roman réussit surtout une fin assez terrible qui redonne du poids à l’ensemble (la bluette entre le flic et Clara m’ayant fait craindre le pire).
André Marois, Sa propre mort, La courte échelle, 2010, 286 p.