Juste un crime de Theodor Kallifatides

Ce roman m'a donné du mal. J’ai laborieusement lu les 50 premières pages, avec l’envie de laisser tomber. Mais, j’ai horreur d’abandonner un livre commencé.

De nombreux éléments ne facilitent pas l’adhésion. D’abord le style assez plat, ou alors plein d’envolées lyriques incongrues et de métaphores lourdes. Ensuite la façon de raconter, entre les petites phrases creuses que la commissaire prononce intérieurement et les chapitres qui changent de narrateur à chaque fois, pas toujours de manière très heureuse.
Pourtant, au milieu d’une enquête archi classique aux fils grossiers, quelque chose m’a accrochée. Peut-être les personnages, une façon de nous faire pénétrer dans la vie et les tracas de chacun, le légiste, la commissaire, les autres flics de l’équipe, la procureur... Sans doute un peu de l’ambiance (succincte) qui ressort de ce pays décrit par l’auteur. Certainement les rares lignes surprenantes surgissant tout à coup (une sorte de franc-parler nordique ?). Quelque chose a fini par se mettre en place et j’ai suivi l’aventure mais mitigée cochon d’Inde, comme dirait l’autre. Dommage, car ce cadavre de femme dans un sac plastique, ça devrait nous toucher plus que ça.

Après un essai infructueux du côté de Wallander, dont les aventures ne m’avait pas plus emballée, je me demande si je n’ai pas un problème avec ces polars nordiques, si tant est que l’appellation signifie quelque chose.

Un mot pour finir sur ces horribles nouvelles couvertures de chez Rivages : vite, rendez nous les titres dans un carré blanc et des photos qui ressemblent à quelque chose !

Theodor Kallifatides, Juste un crime, Rivages/Thriller 2008, 18 euros, 264p.