Démago, Hôpital, Wagram, 2008

S'ils sont un peu trop sirupeux et lisses sur 100 000 mots notamment, Démago rattrapent l'affaire avec Mes Mains. Des morceaux de Thomas & Bogue trainent par ci par là dans la façon de chanter, on retrouve aussi du Renaud dans la diction (L'oeil) ; des hymnes puissants, satyriques et salvateurs qui s'adressent à l'individu en dedans (la très bonne Hey Doc, Des Fantasmes) et à la société (Respirez, Le Mégalo, l'époustouflante Hôpital, Porn). Au départ Démago est formé par le duo Maun (chant) et Bleach (guitare), Hacen Djeghbal (le bassiste de Mano Solo) et Patrice Courtois (l'ingénieur du son de Passi et AaRON) vont se joindre à l'affaire. On croise des réminiscences des Béruriers Noirs, de NTM et de Noir Désir, mais le tout est un peu trop produit et sur l'ensemble de l'album, je reste mitigé cochon d'Inde. Les passages instrumentaux et la voix sont trop souvent sans surprise et peut être un chouïa grandiloquent. Le passage parlé de Mes Mains est un massacre qui n'arrive heureusement pas à flinguer la chanson, par contre celui d'Hôpital réduit la toune en bouillie, dommage. Il manque sûrement un peu de spontanéité au tout. Les textes mériteraient d'être un peu épurés, mais ils portent du bon. On sent poindre une identité derrière le lissage de la production. Et puis il se peut bien qu'en concert la chose prenne de l'ampleur. Jugez vous-même avec une des meilleures tounes de l'album : Respirez. Un tube qui fait du bien par où ça passe ! Et puis rien que pour le chef d'oeuvre qu'est Mes Mains on prendra soin de se procurer l'album fissa.

Démago, Respirez