The Black Keys, Attack & Release, V2 records, 2008

La guitare de Dan Auerbach reçoit la mention Black Sabbath, un bon vieux son plombé qui balaie tout sur son passage, notamment le riff de Strange Times et la façon de chanter sur, disons, Same Old Thing. La batterie lourde à souhait de Pat Carney n'est pas en reste. Mais le groupe ne s'arrête pas là et les clins d'oeil au rock ne forment que la partie immergée de l'Iceberg ; les Black Keys mettent un bon coup de pied dans le psyché et remuent la corbeille. Les mélodies sonnent bluesy avec un goût de XXIème siècle. Le duo s'est enrichit de quelques musiciens : Ralph Carney avec son harmonica basse et sa flûte sur Same Old Thing, sa clarinette sur Remember When, sa clarinette basse sur Lies ; Carla Monday chante sur I Got Mine, Psychotic Girl et Lies ; Jessica Lea Mayfeld se pointe sur Things ain't like they used to be. On dirait bien que Marc Ribot fait la guitare de Remember When (Side A)... un coup d'oeil au livret et bon sang c'est bien lui ! Remarque pour sonner comme ça... D'ailleurs c'était lui aussi sur la toune d'avant, il revient pour So He Won't Break et le revoilà à la slide sur Ocean Stream. Danger Mouse est à la production et aux claviers (Moog, Korg, orgues, synthétiseurs...). Ike Turner devait se pointer sur l'album, mais il est mort. Son fantôme est là. Les Black Keys enchaînent bombe sur bombe... la chose tient du miracle. Une forte ambiance émane de l'ensemble de l'album, quelque chose à voir avec la moiteur ; entre blues, rock psychédélique et soul sortis du garage, celui où on cabane le moteur de la voiture de collection des années 70. Une voiture qui roule pas au sans plomb.

Strange Times, The Black Keys tiré de l'album Attack & Release, V2, 2008