Japanese Melodies, The Flute Collection, Naxos, 2001

Je trouve qu'il y a quelque chose à retenir pour le Japon et ailleurs. Aujourd'hui le Japon est ouvert au reste du monde. Entre tous les pays du monde les marchandises circulent... A l'aube du 21 ème siècle nous souhaiterions un peu plus de circulation d'âme à âme...
Propos de Marc Grauwels recueillis par Hiroko Masaki dans les notes du livret.

Mélancolie, fragilité des mélodies comme du cristal. Marc Grauwels colle au son du Shakuhachi (flûte de bambou japonaise), Ingrid Procureur et sa harpe s'approche du Koto et la soprano Hiroko Masaki chante de sa voix pénétrante. Le trio est accompagné au violoncelle par Vladimir Mendelssohn sur la fin de l'album. Ils reprennent des airs d'après la révolution de 1868, époque à laquelle le Japon s'ouvre à l'occident. C'est cette rencontre que le disque célèbre en reprennant des berceuses, des poèmes mis en musique, des contes pour enfants, des thèmes qui comme ceux de Michio Miyaghi ou Rentaro Taki mélangent musique occidentale et orientale. La musique est particulièrement évocatrice. Elle dessine des paysages comme ces estampes japonaises qui en quelques traits bien sentis plongent dans une ambiance. Japanese Melodies propose un mélange de cultures qui se tient à l'écart d'une certaine soupe world music qui aseptise la musique traditionnelle pour la fondre dans des standards. On croisera ici Tadashi Yanada, Kozaburo Hirai, Rentaro Taki, Kosaku Yamada qui met en musique le poète Hakushu Kitahara, Michio Miyagi fervent admirateur de Ravel et Stravinsky, Haseo Sughiyama, Yasuji Kiyose avec le poète Takuboku Ishikawa, Tatsunosuke Koshigaya et un poème de Tabuko Ishikawa évoquant le souvenir de ses premiers amours, Hidemaro Konoye qui propose le chant d'un oiseau la nuit au bord de l'eau sur un rythme folklorique et Teiichi Okano avec une chanson pastorale évoquant la couleur jaune des champs de colza.