Le confinenemt n'est pas un poisson d'Avril




Le confinement pour beaucoup de gens c'est "va travailler et puis reste chez toi" et cela dans des conditions de travail qui ne respectent pas les règles de sécurité demandées par ailleurs (pas d'équipement pour se protéger ou pour se laver les mains). 

Une sorte de schizophrénie est constante, le gouvernement demande aux entreprises d'offrir des primes allant jusqu'à 2 000 Euros pour les salariés qui acceptent de travailler tout en demandant aux gens de rester chez eux. Le gouvernement explique que les masques ne servent pas à grand chose, puis qu'il faut des masques. Ils ont été commandés, sont sur le point d'arriver... et n'arrivent pas.

Les premières mesures du confinement ont vu la mise en place d'un contrôle social important qui restreint la liberté de circuler. Nous en sommes aujourd'hui 1er Avril à 5,8 millions de contrôles policiers et à 359 000 amendes (annonce du ministre de l'Intérieur). Des drones et des hélicoptères traquent les contrevenants qui boivent des bières après le travail.

Les structures médico-sociales étant ce qu'elles sont en France, elles ne peuvent pas accueillir beaucoup de malades et ne sont donc pas en mesure de faire face à l'épidémie. Il faut donc que le moins de personnes possible (surtout parmi les populations à risque) soient touchées. Et pour sauver des vies l'État français prend des mesures brutales et liberticides qui semblent acceptées par une grande partie de la population. C'est ainsi que se paye le manque de lits d'hôpitaux, d'équipement et de personnel soignant. Quand l'épidémie sera trop importante cela se payera en morts que l'on aurait pu sauver.

Il est intéressant de voir que certains pays n'appliquent pas les mêmes restrictions de libertés (la Suisse par exemple) tout en faisant respecter une certaine distanciation sociale. Ces pays semblent par ailleurs posséder un système de santé plus en forme que le notre. En Suisse toujours, le gouvernement dit qu'il ne "fera pas de politique spectacle".

En France la lutte contre la maladie ne semble pas passer par le déblocage immédiat de moyens à long terme pour le médico-social. Pas plus que par la revalorisation des conditions de travail et de salaire de toutes les personnes qui sont indispensables au bon fonctionnement du pays et qui bien souvent sont au minimum salarial.

Les mesures prises durant l'état d'urgence sanitaire, qui permet au président de se passer du Parlement, touchent aux libertés, au code du travail et débloquent de l'argent (4 milliards pour les Start Up par exemple) pour certains secteurs économiques.

Cette restriction des libertés et la répression qui se met en place ne présagent rien de bon quant à la suite de la crise, qui sera économique. Ce que nous sommes en train de vivre fait penser à une expérimentation totalitaire que l'on peut croiser dans les livres d'anticipation. Le gouvernement dit et redit que l'on se posera des questions après, quand nous serons revenus à la normale. Mais il y a fort à parier q'il n'y aura pas de retour "à la normale". Après l'état d'urgence sanitaire le gouvernement va sûrement déclarer l'État d'urgence économique.

À Nantes des banderoles et des pancartes apparaissent aux balcons. Des personnes s'interrogent sur ce qui est en train de se passer. La fermeture des marchés, probablement moins dangereux que les supermarchés, met en danger les producteurs locaux. Les éboueurs travaillent sans protection, tout comme les postiers ou les caissiers dans les supermarchés, et de nombreux autres. Des personnes s'interrogent sur le modèle de l'auto-entrepreneur qui ne protège en rien les travailleurs dans le contexte actuel. L'ensemble des mesures révèle plus une volonté de contrôle que de régler la crise sanitaire. Il faut questionner la disparition de l'EPRUS (Etablissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires) et lire l'article de Mediapart qui révèle la "note" de la Caisse des Dépôts et Consignations. Nous sommes confinés mais cela ne doit pas nous empêcher de surveiller ce qui se passe, ce qui se fait et de ne pas être d'accord.



Emeric Cloche.


Sources citées dans l'article :

"Confinement & délire totalitaire : un hélicoptère nocturne avec vision infrarouge à Nantes", Nantes Révoltée.