...les abîmes des sylves obscures.


Loup Garou, Superposition, 2015

Impossible de ne pas penser lors de la lecture de cet extrait d'article à The Witch de Robert Eggers. Quoi !?! Vous n'avez pas encore vu ce film ?


"Les grands créateurs de l'imaginaire américain n'ont cessé de célébrer les paradoxes d'un "Nouveau" Monde qui recelait bien des terreurs du passé. La wilderness, reliée aux bêtes de la nuit, au désert biblique, aux forêts primitives est ce mot-piège qui résume l'Amérique dans la complexité de son espace-temps et qui renvoie au tabou ultime : l'ensauvagement du corps et de l'âme. Menace de contagion, d'indianisation, de plongée régressive dans les abîmes des sylves obscures. L'espace américain a enfanté "une littérature clandestine de l'autre visage des choses et de l'âme, celui qui est caché, sous-jacent, mystérieux, terrifiant". La vraie culture américaine s'est toujours élaborée dans l'ombre ou dans le secret, face à l'éblouissante clarté du "rêve" états-unien."


H. P. Lovecraft et l'imaginaire américain, Le passé et sa "camisole d'acier rouillé".  Extrait d'un article de Lauric Guillaud paru dans la revue europe n°1044, Avril 2016.