Annihilator, Never, Neverland (Roadrunner, 1990)


Pour pas mal d'entres nous le milieu des années 80 et le début des années 90 sont les années épouvantes. En ces temps régnaient de nombreux films d'horreurs en VHS, Stephen King, les livres de chez Fleuve Noir, les collections épouvantes de J'ai Lu et terreur Presse Pocket... la musique n'y était pas pour rien dans ces ambiances morbides.
C'est peut-être en partie pour cela que le deuxième album du groupe canadien AnnihilatorNever, Nerverland (Roadrunner, 1990) s'ouvre sur la chanson Fun Palace... une maison tortueuse, pleine de couloirs et dont il est impossible de s'échapper. Cette chanson pourra rappeler Le manoir de l'enfer un livre dont vous êtes le héros écrit par Steve Jackson. Ce fleuron du genre qui marque bien son époque est sûrement l'un des Défis fantastiques les plus ardus. La principal thématique de la chanson est la culpabilité et le tourment provoqué par ce sentiment. Les autres thèmes abordées par Never Neverland tournent autour de l'écologie et de la destruction de notre monde (Stonewall, Imperiled Eyes et Reduced to ash), l'alcool au volant (Road to ruin), le pouvoir des télévangélistes (I am in command), la folie, la dépression et la confusion (Phantasmagoria et Sixes and Sevens), un fait divers de séquestration sordide (Never, Neverland) et la nourriture comme madeleine de Proust de l'adolescence (Kraf Dinner). Certains de ces titres étaient déjà présents sur la première démo du groupe.

Le premier album Alice In Hell (Roadrunner, 1989) portait déjà la marque du bizarre et de l'angoisse des compositions signées Jeff Waters. À l'écoute de ce deuxième opus on se dit que les changements de rythmes, les ambiances colériques et/ou tristes et les mélodies sont autant de marques de fabrique du groupe.