Rémi Goulet-Stojanović se souvient de Johannes Brahms



"Né à la fin de l'année 1973 dans une petite ville de la Somme dévastée par les guerres et les crises économiques, après Paris et Nantes, j'habite à Belgrade..." Voilà comment commence la bio de Rémi sur son son site 64asaRémi est photographe et conduit une voiture qui fait des photos sur les routes de France. Aujourd'hui il revient en arrière, loin en arrière...


C’était un vague souvenir, très lointain. Plus tard, j’y reviendrais. Assez tôt, j’ai eu la possibilité d’écouter des cassettes, mon grand frère, plus vieux de 10 ans écoutait beaucoup de musique. Du rock expérimental. J’avais accès à un enregistreur à cassettes que j’avais chipé et que ma mère utilisait parce qu’elle chantait dans une chorale. Mais il fallait encore trouver quoi mettre dedans, j’avais moins de 7 ans et aucun goût musical. On m’a donné une cassette promotionnelle, je ne sais plus comment. Mon frère peut-être pour que je laisse tranquille ses K7. Un « morceau » par face. J’écoutais en boucle la Danse Hongroise N°5 de Johannes Brahms, jusqu’à épuisement des piles. Mais je ne savais pas lire ou pas bien, je n’ai pas su ce que j’écoutais. Plus tard, vers 16 ans en m’ouvrant à la musique, je me souvenais juste qu’enfant j’aimais un air de musique classique et je voulais trouver ce qui m’avait ému alors. J’ai donc su quel était ce morceau de ma jeunesse en retrouvant la cassette, que j’ai encore. Avec Yehudi Menuhin au violon. Je pouvais commencer pire. Je n’écoutais que cette face-là, j’étais fasciné, c’était beau, fluide, limpide, virtuose. J’étais un gamin nasu en picardie… l’autre face ? La Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak. Jamais accroché, encore aujourd’hui.